L’ambassadeur Ézéchiel Nibigira, de nationalité burundaise, a été désigné Président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). C'est l'une des décisions issues des travaux du sommet extraordinaire des Chefs d’État et de gouvernement de la Communauté Économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), tenu dimanche 7 septembre 2025 à Sipopo, en Guinée Équatoriale.
Ancien ministre des Affaires étrangères de la République du Burundi d'avril 2018 à juin 2020, ensuite ministre des Affaires de la Communauté de l'Afrique de l'Est, de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Ezéchiel Nibigira est le choix du Président Evariste Ndayishimiye. Il succède à l'Angolais Gilberto Da Piedade Verissimo qui a passé cinq années à présider la Commission de la CEEAC.
En juin dernier, le Rwanda avait annoncé son retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, à l’issue du 26e sommet ordinaire tenu à Malabo, accusant la République démocratique du Congo (RDC) d’instrumentaliser l’organisation régionale avec le soutien de certains États membres. Dans un communiqué officiel, Kigali affirme que « le droit du Rwanda à la présidence rotative, telle que stipulée dans l’article 6 du traité [constitutif de la CEEAC], a été délibérément ignoré pour imposer le diktat de la RDC ». Cette situation constitue, selon le gouvernement rwandais, une nouvelle illustration des « dérives » de l’organisation.
Le Rwanda rappelle avoir déjà dénoncé en mars 2023, dans une lettre adressée au président en exercice de l’Union africaine, son exclusion du 22e sommet ordinaire de la CEEAC organisé à Kinshasa sous la présidence de la RDC. « Le silence et l’inaction qui ont suivi confirment l’échec de l’organisation à faire respecter ses propres règles », déplore Kigali. Face à cette remise en cause de ses droits garantis par les textes constitutifs, le Rwanda conclut ne plus voir de raison de rester membre d’une organisation dont le fonctionnement est désormais jugé contraire à ses principes et à son utilité.
La rupture rwandaise avec la CEEAC intervient également dans un climat régional marqué par des condamnations répétées de la CEEAC à l’encontre du M23, mouvement armé soutenu par Kigali selon l’organisation, et dont les offensives dans le Nord-Kivu ont été qualifiées d’illégales. En février dernier, la CEEAC avait appelé au « retrait immédiat des Forces de défense rwandaises du territoire congolais » et réitéré son soutien aux processus de paix de Luanda et de Nairobi.
Clément MUAMBA