Déclaration de principes Kinshasa-AFC/M23 : “Un pas important vers la paix avec des engagements clairs de part et d’autre (Thérèse Kayikwamba Wagner)

Thérèse Kayikwamba Wagner
Thérèse Kayikwamba Wagner

Après l'accord de Washington entre Kinshasa et Kigali, les délégués du gouvernement congolais et ceux de la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda ont signé sous la médiation de l'État du Qatar ce samedi 19 juillet 2025 à Doha une déclaration de principes censée conduire à un accord de paix durable dans l'Est de la République Démocratique du Congo.

Pour la Ministre d'État, ministre des Affaires Étrangères, Coopération Internationale et Francophonie Thérèse Kayikwamba Wagner, cette démarche du gouvernement s'inscrit dans la logique d'aboutir à une solution durable à l'insécurité et l'instabilité persistante dans la partie orientale de la RDC.

"Je ne veux pas m'aventurer à faire des spéculations ou à donner si vous voulez de pourcentage mais je pense que c'est un pas très important, nous l'avons vu dans le processus qui a été piloté par les autorités américaines et qui a abouti à la signature de l'accord de Washington. Nous avons concédé si vous voulez avec des étapes préliminaires et dans le cadre des pourparlers avec le M23, la signature aujourd'hui de la déclaration des principes est un signe important parce-qu'il indique que nous sommes dans une perspective, nous sommes dans une logique d'une recherche, d'une solution durable et définitive à la problématique qui persiste à l'Est de la République Démocratique du Congo", a réagi la cheffe de la diplomatie Congolaise.

La déclaration de principes ouvre désormais la voie à nouvelle étape des négociations entre Kinshasa et la rébellion de l'AFC/M23. D'après Thérèse Kayikwamba Wagner, l'État congolais en toute légitimité entend parvenir à la signature d'un accord contraignant pour toutes les parties.

"Nous sommes déterminés, L'État congolais, L'État légitime est déterminé de mettre fin à l'instabilité à l'Est de la République Démocratique du Congo et ce à travers un accord qui sera contraignant pour toutes les parties comme c'est le cas avec l'accord de Washington. Et donc pour nous, c'est un pas important, c'est un pas avec des engagements clairs pour la République Démocratique du Congo mais les engagements aussi très clairs pour le M23", a ajouté la cheffe de la diplomatie Congolaise Thérèse Kayikwamba Wagner.

Le texte, paraphé après trois mois de négociations directes facilitées par l’État du Qatar, vise à encadrer les prochaines étapes du processus de paix. Selon le document, les Parties s’engagent à mettre en œuvre les dispositions de la présente déclaration de principes immédiatement après sa signature, et au plus tard le 29 Juillet 2025. Les parties conviennent d’ouvrir des négociations directes immédiatement après la mise en œuvre des engagements contenus dans la présente déclaration de principes, en vue de lancer les discussions sur un accord de paix au plus tard le 8 Août 2025. 

Selon toujours la déclaration de principes, ces négociations s’inscriront dans le cadre de l’Accord de paix entre la République Démocratique du Congo et la République du Rwanda, signé à Washington le 27 Juin 2025. Les Parties s’engagent à mener les négociations d’un accord de paix global dans un esprit de responsabilité, de coopération et de compromis, avec pour objectif de parvenir à un consensus et de signer l’accord au plus tard le 17 Août 2025.

La signature de cet accord de principes intervient dans un contexte marqué par des accusations entre le gouvernement congolais et la rébellion de l'AFC/M23 de renforcement militaire dans les lignes des fronts et sur l'ensemble du théâtre des opérations. Pour Kinshasa, la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda ambitionne de prendre le contrôle de la ville d'Uvira dans la province du Sud-Kivu et d'autres parties du pays encore sous contrôle des FARDC. 

Depuis le début de l'année, les violences se sont intensifiées dans cette partie du pays frontalière du Rwanda à la suite des offensives de l'AFC/M23 et des troupes rwandaises (RDF) sur Goma et Bukavu dans les provinces du Nord et Sud-Kivu. Ces combats avec l'armée régulière ont fait des milliers de morts, selon le gouvernement congolais et l'ONU aggravant davantage la crise humanitaire pour des centaines de milliers de personnes déplacées.

Clément MUAMBA