Trois ans après le lancement du programme de développement local des 145 territoires, aucun ouvrage n’a encore été officiellement livré dans le territoire de Kiri, situé dans la province du Maï-Ndombe. L’administration locale attend toujours la remise des infrastructures promises.
Dans ce territoire enclavé de l’ouest de la RDC, les travaux n’ont atteint le stade de finissage que dans trois des douze sites prévus : un bureau administratif, une école et un centre de santé, tous situés au chef-lieu du territoire. Ailleurs, les chantiers sont moins avancés.
Cette lenteur inquiète les autorités locales. Pour Boni Izumbu, administrateur du territoire, cette situation prolonge l’état de vétusté des infrastructures existantes et prive la population des services sociaux de base. Le bureau du territoire, vestige de l’époque coloniale, reste le seul bâtiment administratif en service, bien qu’il soit jugé totalement inadapté.
"Pour arriver aux centres de santé, il faut parcourir parfois 30 à 50 kilomètres. Quand le programme de 145 territoires a été lancé, nous avons eu de l’espoir. Mais aujourd’hui, la souffrance continue. Certaines écoles ont été détruites pour faire place à de nouvelles constructions, mais trois ans après, ce ne sont que des chantiers inachevés. Les élèves sont en débandade " déplore l’administrateur.
Du côté des élus, la frustration est palpable. Le député provincial Jean-Oscard Botoko s’indigne de l’absence de suivi rigoureux dans l’exécution du programme. Il plaide pour un audit immédiat.
"On ne comprend pas ce qui bloque. On ne peut réussir sans contrôle. C’est la clé de voûte de toute action publique. Il faut une évaluation sérieuse pour voir comment le programme est exécuté. Que les autorités nationales viennent constater par elles-mêmes. Certains chantiers n’ont même pas été entamés, c’est inacceptable. Nous réclamons un contrôle systématique", insiste l’élu.
Le territoire de Kiri, situé dans la province du Maï-Ndombe à l’ouest de la République Démocratique du Congo, s’étend sur environ 12 070 km². Il est délimité au nord par le territoire de Boende (Tshuapa), à l’est par Oshwe, au sud par Inongo, et à l’ouest par la rivière Lukenie. Essentiellement rural, ce territoire est difficile d’accès en raison de l’absence de routes praticables, ce qui aggrave l’isolement de ses populations. Son économie repose principalement sur l’agriculture, la pêche, la chasse et la cueillette, mais il reste confronté à un manque criant d’infrastructures de base, tant dans les secteurs de la santé, de l’éducation que de l’administration.
Jonathan Mesa