AFC/M23: Kinshasa ne souhaite pas que certains opposants se greffent sur une crise d'origine externe pour penser revenir d'une autre manière à la table sans condamner le Rwanda

Les rebelles du M23 à Bukavu le 20 février 2025
Les rebelles du M23 à Bukavu le 20 février 2025

Alors que le régime Tshisekedi est accusé par certains opposants de n'accorder pas d'importance aux initiatives de paix locales au détriment des initiatives extérieures, le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya a indiqué que le contexte ayant conduit au dialogue de la CENCO en 2016 est différent de celui de la crise actuelle.

Face à la presse à Rome en Italie, Muyaya a affirmé que la crise actuelle en RDC a des causes externes suite à l'agression rwandaise via à la rébellion de l’AFC/M23. Selon lui, certains acteurs notamment de l’opposition veulent en profiter pour tirer des dividendes politiques.

"Nous avons un pays voisin qui nous a envahis, qui nous a attaqués, c'est ça l'origine de la crise au départ. Maintenant, il y a évidemment des problèmes internes ou des frustrations des uns et des autres. Le contexte de 2016 avec le dialogue autour de la Cenco n'est pas celui de 2024 ou 2025, n'oubliez pas qu'on a eu des élections où le Président de la République a été massivement élu, n'oubliez pas qu'il y a certains partis politiques qui avaient fait le choix de boycotter les élections et c’est malsain de vouloir se greffer sur une crise d'origine extérieure pour penser qu'on peut revenir d'une autre manière à la table et surtout que comme préalable c'est de condamner l'ennemi, condamner ceux qui nous attaquent", a expliqué Patrick Muyaya.

La main du chef de l'État a toujours été tendue

Le porte-parole du gouvernement estime que le Chef de l'État Félix Tshisekedi a toujours été ouvert à toutes les initiatives ou propositions liées à la recherche des solutions pour régler la crise sécuritaire.

"Il faut vous souvenir de ce que le Président de la République avait dit au 22 février lorsqu'il a rencontré l'Union sacrée de la nation, sa majorité parlementaire il a dit qu'il était disponible et que sa main était toujours tendue pour ceux qui voulaient contribuer au retour de la paix, l'honorable Martin Fayulu l'a saisie et il a eu l'occasion de voir le Chef de l'État et de discuter, il lui a fait des propositions … il ne faut pas penser que le processus de  Kinshasa est un processus qui doit venir ignorer l'agression rwandaise, vraie raison de la guerre, des crimes pour venir se focaliser à vouloir de régler les problèmes de positionnement des uns et des autres parce que c'est cela l'objectif pour certains", a fait remarquer Patrick Muyaya.

Après une longue période d'attente,le Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi a reçu samedi 21 juin à Kinshasa les évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et ceux de l’Eglise du Christ au Congo (ECC). Ces derniers lui ont remis le rapport de leur mission portant sur le pacte social, qui s’inscrit dans le cadre de la recherche de la paix dans la région de grands lacs, en général, et en RDC, en particulier. Selon les responsables de ces deux confessions religieuses, "Félix Tshisekedi a eu le temps de les écouter et vice-versa. Et qu'il a été décidé de mettre en place une équipe qui va continuer à travailler avec le duo CENCO-ECC pour approfondir la mise en œuvre de cette initiative".

Clément MUAMBA