Réformes électorales en RDC : la CREC sensibilise les jeunes aux recommandations de la société civile

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Séances de sensibilisation des jeunes leaders

La rencontre a eu lieu ce mercredi 4 juin à Kinshasa. Organisée par la Coalition pour les Réformes Électorales (CREC), avec son partenaire technique Democracy Reporting International (DRI), elle s'inscrit dans une série de consultations entamées avec diverses parties prenantes, allant des institutions électorales aux représentants politiques, en passant par les mouvements citoyens.

Après avoir échangé avec la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), les députés et les partis politiques, la CREC a voulu, à travers ce déjeuner d’échanges, placer la jeunesse congolaise au cœur du processus des réformes électorales. « La jeunesse mobilise, elle vote, elle surveille et elle revendique », rappelle la coordination du projet. L'objectif est de sensibiliser cette frange active de la population aux blocages du processus électoral actuel et l'impliquer dans la diffusion des recommandations issues de la société civile.

Le cœur des discussions s’est appuyé sur le Vade-mecum, document de référence contenant dix recommandations stratégiques, fruit d’une mutualisation de trente propositions portées par les dix plateformes membres de la CREC. Ce document vise à améliorer le cadre juridique et institutionnel des élections en RDC, en s’appuyant à la fois sur les réalités locales et les standards internationaux.

Le professeur Raphaël Ouattara, coordonnateur du PACONEC, a pris la parole pour situer l’importance de la démarche :

« Nous avons d'abord confronté les recommandations de la société civile avec le rapport d'autoévaluation de la CENI, en identifiant les points de convergence et de divergence. Aujourd'hui, nous sommes ici pour expliquer aux jeunes le cheminement qui a conduit à ces recommandations, mais surtout pour qu’ils se les approprient et deviennent eux-mêmes des relais de ces propositions auprès des populations. »

Selon lui, le succès du plaidoyer dépendra largement de la capacité des mouvements citoyens à porter la voix des réformes jusqu’à la base, dans le respect des principes démocratiques :

« Le plaidoyer est un rapport de force. S’il n’est pas favorable, les meilleures idées ne passeront pas. Nous comptons sur la jeunesse pour construire ce rapport de force, de manière pacifique et respectueuse. »

Il souligne également la qualité du travail accompli :

« J’ai couvert plusieurs cycles électoraux en Afrique, et je peux dire que les recommandations formulées ici sont d’un niveau rarement rencontré. Elles ont été enrichies par les contributions du Centre Carter, de la mission technique de l’Union européenne et d’experts locaux. »

Les participants, issus de mouvements citoyens et d’organisations de jeunes, ont salué l’initiative. Nadège Kiala, 23 ans, membre d’un collectif pour la démocratie participative, témoigne :

« C’est la première fois qu’on nous implique aussi directement. Je comprends mieux les enjeux et je me sens prête à en parler autour de moi, à mobiliser pour un vrai changement. »

Même écho chez Jonathan Nseka , 27 ans, membre d’un mouvement citoyen des jeunes :

« Ce Vade-mecum est une base solide. Il faut maintenant que nous fassions le lien entre ces propositions et les réalités des quartiers. Si nous, jeunes, ne portons pas ce combat, qui le fera ? »

Portée par dix plateformes de la société civile parmi lesquelles la CEJP/CENCO, l’AETA, EBUTELI, SYMOCEL ou encore Rien Sans les Femmes et soutenue techniquement par DRI avec le financement de l’Union européenne, la CREC entend poursuivre sa démarche inclusive jusqu’à ce que les recommandations trouvent écho auprès des décideurs politiques.

Nancy Clémence Tshimueneka