Critique de Kabila sur l’insécurité en RDC : le pays « était déjà en proie à des conflits armés chroniques avec la présence documentée de plus de 120 groupes armés durant les 18 ans de son règne (FG/DPS)

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La récente sortie médiatique de l’ex président de la République, Joseph Kabila, a suscité des vives réactions des membres de la famille politique du chef de l’Etat en place, dont le bilan de plus de 6 ans a été peint largement négatif par son prédécesseur. 

La force grise pour la démocratie et le progrès social (FG/DPS) a balayé, point par pont, les allégations de Kabila, vendredi dernier, faisant un rappel sur la situation sécuritaire sous sa gouvernance

Lors d’une conférence de presse mardi à Kinshasa, cette formation politique proche de l’UDPS a d’abord rappelé que seul le président en fonction peut s’adresser à la nation selon la constitution, avant d’indiquer que sous Kabila, qui a sévèrement remis en question la politique sécuritaire de Félix Tshisekedi, le nombre de groupes armés était documenté à 120. Elle dénonce « une mauvaise réécriture de l’histoire ».

« La FG/DPS note simplement une mauvaise réécriture de l’histoire à ce propos, alors que la réalité est telle que l'Est de la RDC était déjà en proie à des conflits armés chroniques avec la présence documentée de plus de 120 groupes armés durant les 18 ans de son règne.  Dès son accession au pouvoir, le Président la République SEM Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo a travaillé dur et continue à travailler pour apurer ce lourd passif de plus de 30 ans dont il a hérité de la mandature précédente », a déclaré Charly Mwela, président de la FG/DPS.

D’après lui, le pays était dans la paix avant l’arrivée de Joseph Kabila et ne compter quasiment pas autant de groupes armés qu’il a enregistré après son départ en 2019.

« Il va sans dire que ce passif douloureux tire sa source du mouvement rebelle AFDL, précurseur de tous les groupes armés et des mouvements rebelles notamment le RCD, le CNDP, le M23 devenu aujourd’hui l’AFC/M23 dont il est le patron en mal de déguisement », a-t-il ajouté.

Et face aux critiques de l’ancien de l’Etat sur l’état de l’armée congolaise, la force grise pour la démocratie et le progrès social a retorqué en brandissant les avancées réalisées par le gouvernement de Kinshasa en faveur des forces armées de la RDC, notamment portant Programmation Militaire des Forces armées de la RDC qui, d’après elle, constitue « un acte d’engagement de toute la Nation afin de permettre à son armée l’armée congolaise, une première dans l’histoire de la RDC ».

« C’est sous l’impulsion du président de la République, Chef de l’Etat que nous avons assisté à la réouverture de l'école de formation des officiers de Kananga (EFO Kananga), à la réouverture du centre de formation de Kibomango ; à la création de l'école de guerre et l’introduction à la sécurité sociale des militaires et policiers à travers la Caisse Nationale de Sécurité Sociale des Agents Publics de l’Etat (CNSSAP) ainsi que l’augmentation de leur solde », réplique Charly Mwela.

Bien avant son arrivée à Goma, dimanche, Joseph Kabila a critiqué la qualité du commandement et la prise en charge des FARDC qui, à l’en croire, sont à la base de leur contreperformance sur le théâtre des opérations, accusant Tshisekedi la cause de la débâcle de l’armée. 

Pour l’ancien président, cette déliquescence de la situation sécuritaire est due à la mauvaise gouvernance du pays qui, dans ce secteur, est aujourd’hui caractérisée, par une formation militaire bâclée ; des recrutements et mises en place ethniquement motivés ainsi que par l’emprisonnement sans jugement aussi bien de plusieurs militaires et officiers de haut rang, que des agents de l’ordre et de sécurité majoritairement swahiliphones.

Samyr LUKOMBO