OCHA tire la sonnette d’alarme concernant la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans le territoire de Lubero

Le site de déplacé de Nyakabanda 1 à Kibati
Le site de déplacé de Nyakabanda 1 à Kibati

Dans son rapport publié vendredi 16 mai, le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) tire la sonnette d’alarme face à la détérioration rapide de la situation sécuritaire et humanitaire dans les territoires de Lubero, dans l’est de la République démocratique du Congo.

Le bureau d’OCHA a recensé au moins 32 cas de viols commis par des hommes armés dans la nuit du 5 au 6 avril dans le village de Vuhato, situé dans la zone de santé de Kayna. Neuf jeunes hommes y ont également été enlevés au cours de cette attaque, souligne le rapport.

Entre le 9 et le 10 avril, de violents affrontements ont éclaté dans les localités de Kanune, Luhanga et Mbwavinywa, causant la mort de deux civils et contraignant environ 4 000 personnes à fuir vers les villages de Bunyatenge et Masika.

Depuis décembre 2024, plus de 16 000 personnes (soit 2 307 ménages) ont été nouvellement déplacées dans l’aire de santé de Vuyinga, dans la zone de santé de Musienene. Ces déplacés, hébergés majoritairement par des familles déjà vulnérables, vivent dans des conditions précaires, avec un accès limité à la nourriture, à l’eau potable, aux abris et à la protection, s’inquiète l’agence onusienne.

La menace des restes explosifs de guerre (REG) demeure particulièrement élevée. Depuis janvier, au moins 10 civils ont été tués dans quatre incidents liés à ces engins, notamment dans les zones agricoles de Kayna et de Lubero, rendant l’accès aux champs dangereux pour les cultivateurs.

À Vuhira, dans le territoire de Beni, des affrontements entre factions rivales d’un groupe armé ont semé la panique parmi la population depuis le 26 avril. Parallèlement, les opérations militaires conjointes FARDC-UPDF contre les ADF continuent, mais la sécurité reste fragile, en particulier à Oicha, où des taxes illégales sont imposées aux civils.

Si une accalmie relative est observée au sud du territoire de Lubero, OCHA s’inquiète du renforcement des groupes armés à Kitsombiro et Kamandi, des zones devenues de nouveaux foyers de violences. À Kamandi Gite, les combats ont provoqué de nouveaux déplacements vers Lunyasenge et Kiribata.

Le 26 avril, une explosion à Kitsombiro a coûté la vie à un civil, rappelant les risques permanents liés aux engins non explosés.

Face à cette dégradation de la situation humanitaire dans le territoire de Lubero, l’OCHA appelle à une réponse humanitaire urgente et coordonnée pour protéger les civils et répondre à leurs besoins fondamentaux. L’agence insiste sur la nécessité d’un accès humanitaire sécurisé et d’un appui renforcé aux populations locales affectées par les conflits.

Josué Mutanava, à Goma