Le gouverneur de la province de Lomami Iron-Van Kalombo Musoko a décidé de récupérer les véhicules récemment remis aux 5 administrateurs du territoire de Ngandanjika par le gouvernement central depuis quelques jours.
L’administrateur du territoire de Ngandanjika, Patrick Nsubula Kazadi, a confirmé la nouvelle dans un entretien avec la presse lundi 24 mars.
« La jeep se trouve à Lubao où se pose un problème d’insécurité. Notre chef, monsieur le gouverneur qui nous a appelés, nous a demandé d’envoyer les véhicules pour acheminer la police et les FARDC afin d’assurer la sécurité dans le coin. Comme il y a des jeeps, on a donc fait appel à nous. Car selon les informations nous transmises, il y a des petits inciviques qui veulent semer des troubles à Lubao. C’est pour ça que l’autorité est debout pour mettre fin à ça », a dit Patrick Nsubula Kazadi.
La récupération de ces jeeps par le gouvernement provincial de Lomami a créé un tollé au sein de certains Lomamiens, qui voient en l’affectation de ces véhicules, un esprit d'utiliser ces engins pour d’autres fins que ce pourquoi le gouvernement central les avait attribués aux territoires.
« La Province a quand même déjà beaucoup de véhicules non ? Pourquoi confisquer les véhicules dotés aux territoires pour leur mobilité et assurer la paix et la sécurité dans les villages ? Nous doutons vraiment de la volonté et de l’esprit derrière la récupération de ces véhicules car, à mon avis, on devrait trouver une autre solution que prendre ces véhicules », a déclaré, à Actualité.cd, un membre de la société civile du territoire de Luilu, qui a requis l’anonymat.
Les réactions qui sont allées dans tous les sens ont poussé le gouvernorat de province à réagir. Dans une mise au point, le ministre de communication, Joseph Kabobo Bilolo, reconnaît la récupération de ces véhicules, mais justifie cela par des raisons de sécurité :
« Les véhicules ont été réquisitionnés régulièrement par son Excellence Monsieur le gouverneur. Cette décision a été prise pour faire face aux multiples défis liés à la mobilité des membres du conseil de sécurité dans la province de Lomami. Elle répond à la nécessité accrue de renforcement de la surveillance aux frontières de la province, après l’enregistrement à Lubao, des cas de personnes fuyant les combats dans la région de l’Est. Il ne s’agit nullement d’un détournement ou d’une confiscation », peut-on lire dans cette mise au point partagée par la cellule de communication de la province de Lomami.
Le ministre de la communication a affirmé tout de même que cette décision a été prise avec l’autorisation du Vice-Premier ministre, ministre de l’intérieur Jacquemain Shabani. Entre-temps, la plupart s'interrogent sur la durée de l’utilisation de ces véhicules des administrateurs des territoires par la Province.
Michel Cyala