Caricature - Walikale sous tension : afflux de déplacés, crise humanitaire, paralysie des activités commerciales

Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et leurs alliés wazalendo ont repoussé lundi l’avancée des rebelles de l’AFC/M23 vers Walikale-centre, grâce à un renfort militaire venu notamment de Bunia. Les combats ont permis de les refouler jusqu’à Mpofi, à 52 kilomètres de Walikale-centre. Malgré ce succès militaire, la tension reste forte dans la région, et la population continue de fuir. Depuis la semaine dernière, des milliers de déplacés ont quitté Walikale-centre pour rejoindre des villages situés le long de la RN3, notamment Losso, Mungele et Lubutu.

L’offensive rebelle a provoqué un exode massif, transformant Walikale-centre en une ville presque vide où seuls les FARDC, leurs alliés et quelques habitants résistent encore. Les activités économiques sont paralysées, et les rares moyens de transport encore disponibles sont devenus hors de prix. Certains déplacés préfèrent s’arrêter dans les villages environnants plutôt que d’entreprendre le long trajet jusqu’à Kisangani, à 430 kilomètres. La situation est d’autant plus inquiétante que des tirs sporadiques ont encore été entendus lundi, sans explication officielle de l’armée.

Face à cette insécurité croissante, la société Alphamin Bisie Mining (ABM), le plus grand producteur d’étain en RDC, a annoncé la suspension immédiate de ses activités minières à partir du 14 mars. Cette décision reflète l’impact des affrontements sur l’économie locale et la peur des entreprises face à la menace que représente l’AFC/M23. En parallèle, les combats dans le territoire de Masisi continuent d’alimenter les flux de déplacés vers Walikale, notamment vers Kashebere, une localité débordée par l’afflux massif de réfugiés.

L’occupation récente de Nyabiondo par l’AFC/M23 marque une avancée stratégique pour les rebelles, renforçant leur présence dans le Nord-Kivu. Cette cité, qui était un bastion de la milice APCLS, ouvre désormais un accès direct vers Walikale, un carrefour crucial reliant plusieurs provinces de l’Est du pays. Bien qu’un calme relatif règne depuis lundi sur l’axe Nyabiondo-Walikale, les FARDC restent en alerte face aux possibles manœuvres des rebelles pour contourner leurs défenses. La situation demeure donc extrêmement instable, avec des conséquences humanitaires et sécuritaires inquiétantes.