Le président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde, a réaffirmé la détermination de la République démocratique du Congo (RDC) à préserver son intégrité territoriale face à l’agression du M23, soutenu par le Rwanda. S’exprimant lors de l’ouverture de la session parlementaire de mars, il a souligné l’importance des processus diplomatiques de Nairobi et de Luanda pour ramener la paix dans l’Est du pays.
« Aux ennemis de notre pays, nous disons que nous ne plierons, ni ne céderons jamais. Les processus de Nairobi et de Luanda sont engagés, mais certaines lignes ne sauraient être franchies, notamment la remise en cause de l’intangibilité de nos frontières. Nous ne négocierons jamais la souveraineté territoriale de notre pays », a déclaré Jean-Michel Sama Lukonde.
Il a dénoncé les actions de certaines puissances et multinationales qui, selon lui, instrumentalisent des rébellions et groupes armés avec la complicité de certains Congolais pour exploiter les ressources naturelles du pays.
L’ancien Premier ministre a également évoqué la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui exige la cessation immédiate des hostilités par le M23 et le retrait sans condition des forces rwandaises du territoire congolais.
« Cette résolution constitue une avancée diplomatique, mais elle restera sans effet sans une volonté politique ferme et des actions immédiates sur le terrain. J’appelle la communauté internationale à garantir sa mise en œuvre effective, car les souffrances de nos compatriotes exigent des actions concrètes et rapides », a-t-il insisté.
Le président du Sénat a assuré que la Chambre haute du Parlement resterait vigilante quant à l’application de cette résolution et au respect des engagements internationaux pour restaurer une paix durable en RDC.
Cette session parlementaire s’ouvre alors que les forces du M23, appuyées par le Rwanda, poursuivent leur offensive dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Après la prise de Nyabiondo et Bukavu, les rebelles menacent désormais Walikale et d’autres localités stratégiques.
Par ailleurs, plusieurs rendez-vous diplomatiques clés sont prévus en mars et avril. Le 17 mars, les ministres des Affaires étrangères de la SADC et de l’EAC examineront un rapport militaire sur la cessation des hostilités et l’accès humanitaire. Le 18 mars, des négociations directes entre Kinshasa et le M23 sont prévues à Luanda sous médiation angolaise. Toutefois, le gouvernement congolais, bien que convié, n’a pas encore confirmé sa participation. Le 4 avril, le Conseil de sécurité des Nations unies tiendra une session consacrée à la situation sécuritaire dans la région des Grands Lacs.
Clément MUAMBA