Vingt-deux détenus se sont évadés de la prison d'Inongo le dimanche 9 mars dernier. C'était en plein jour, à 10 heures, à l'insu des responsables de la maison carcérale. D'après le directeur de la prison, Joseph Lilenge, cette évasion a été perpétrée suite à l'abandon de poste par le policier commis à la garde. Ce dernier se serait retiré de son lieu de travail, facilitant ainsi la sortie en hommes libres des détenus. Sur les vingt-deux évadés, trois ont été récupérés et 19 ont disparu dans la nature.
Le directeur de la prison évoque également la vétusté de l'établissement comme un facteur d'insécurité grandissante pour les détenus. Les murs sont vieillissants et fissurés, la fondation même est fragilisée, les fenêtres en bois et la toiture à moitié emportée.
« Vous entendez le nom de la prison, mais ce n'est plus une prison. Elle est toute détruite. Les murs, les portes, les toitures, tout est vétuste. C'est pourquoi les gens ne peuvent pas rester à l'intérieur, car ils finissent par fuir. C'est pourquoi il faut toujours qu'il y ait une garde », a déclaré Joseph Lilenge, directeur de la prison d'Inongo.
Dimanche, un seul policier de garde était de service à la prison centrale d'Inongo. Le responsable a confié qu'il en est ainsi de coutume dans cette maison carcérale qui peine à être reconstruite.
Construite en 1928, la prison centrale d'Inongo fait piètre figure. L'infirmerie est devenue un dépôt de briques cuites, avec un de ses murs écroulé. La salle d'audience est un désastre : les herbes y ont poussé jusqu'à la ceinture dans ce bâtiment qui n'a plus de toiture. Aucun des responsables ne se souvient de la date de la dernière audience tenue en ce lieu. C'est dans le bureau du directeur adjoint que sont entreposés les sacs de manioc et les bidons d'huile de palme servant à l'alimentation des détenus. Actuellement, 23 détenus restent dans la prison centrale d'Inongo.
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Jonathan Mesa