AFC/M23 au Nord-Kivu et Sud-Kivu: la FEC déplore la détérioration du secteur privé due notamment aux pillages, destructions et spoliations des entreprises

Siège de la FEC. Ph/droits tiers

La Fédération des Entreprises du Congo (FEC) a levé le ton contre la violence dont ont été victimes ses membres lors de l'entrée des rebelles de l’AFC/M23 dans différentes entités au Nord-Kivu et Sud-Kivu, accompagnée par des nombreux actes de destruction, pillage et spoliations dans plusieurs entreprises, donnant ainsi un coup dur au secteur privé.

Dans un communiqué, la  FEC dénonce également les entraves à la libre circulation du personnel, de biens et services, perturbant gravement les activités des entreprises à différentes échelles dans les zones occupées.

«Parmi les faits préoccupants enregistrés par le secteur privé dans l'Est de la République Démocratique du Congo, il convient de souligner les entraves à la libre circulation du personnel, des biens et des services. Ces restrictions perturbent gravement les activités des entreprises à différentes échelles: locale, provinciale, interprovinciale, nationale et même régionale. À ce jour, certains points d'exploitation de nos membres ont dû fermer leurs portes, leur personnel demeure cloîtré à domicile, dans l'impossibilité d'exercer leurs fonctions. Cette situation témoigne d'une détérioration du climat des affaires et d'un recul des opportunités d'emploi », indique la FEC.

Pour le Sud-Kivu, le patronat cite quelques sociétés victimes des pillages et autres méfaits de la guerre de l’AFC/M23.

«Dans plusieurs entreprises, les pertes sont totales: pillages, destructions et spoliations, notamment la BRALIMA S.A. a vu l'ensemble de ses biens, matières premières et marchandises emportés ou détruits à Bukavu; la société CJX MINERALS SARL qui a été acquise en 2017 par Monsieur Joseph Maombi Kazibaziba, l'un des vice-présidents nationaux de la FEC, a non seulement subi le pillage de certains équipements et biens, notamment des produits miniers, des véhicules, mais également l'occupation de ses installations professionnelles».

Le secteur privé jouant un rôle important dans la croissance économique, dans la création des richesses et d'emplois, la fédération des entreprises du Congo regrette de préjudices qu'il a subis à cause du conflit armé. Par ailleurs, la FEC fustige les actes de pillage et de destruction, qui «portent un coup sévère à l'environnement des affaires et des investissements et réduisent les opportunités d'emploi, illustrant une méconnaissance de son apport crucial au développement économique, social et environnemental du pays ».

«Pourtant, le secteur privé demeure un pilier du bien-être des communautés», reconnaît-elle, recommandant sa préservation d'autant qu'il s'avère un «moteur de prospérité et pilier du développement».

Fin février dernier, le Groupe de Travail Thématique Mines et Hydrocarbures de la Société Civile du Sud-Kivu avait alerté sur le cas de pillage ciblé de l’entité de traitement CJX Minerals dans la nuit du 19 au 20 février 2025, par les éléments armés appartenant à l’AFC/M23. Ces éléments de l’AFC/M23, précisait la société civile, avaient dans leur modus operandi, enlevé et fait porté disparu les agents commis à la sécurité de cette entité, désactivant ainsi les caméras de surveillance pour dissimuler les preuves.

Samyr LUKOMBO