Le coordonnateur humanitaire, Bruno Lemarquis a exprimé mardi 18 février, sa préoccupation en rapport avec l'extension et l’intensification des combats que mènent les rebelles du M23 dans l’est du pays. Les rebelles sont désormais plus au sud en direction de la ville d’Uvira (Sud-Kivu), trois jours seulement après la prise de la ville de Bukavu, chef-lieu de la province. Le diplomate a appelé les parties au conflit à mettre fin aux affrontements craignant pour la population qui en paie le prix lourd.
«L’extension rapide et ininterrompue du conflit, notamment dans la province du Sud-Kivu, continue d’infliger un lourd tribut à la population civile, comme en témoignent les nouveaux mouvements de déplacement de personnes forcées de fuir les zones de combats dans des conditions précaires. Il est impératif de cesser les affrontements et de reprendre le chemin du dialogue et des processus politiques. La population ne peut plus continuer à payer un prix aussi lourd pour un conflit qui ne cesse de s’étendre et qui menace désormais la stabilité de toute la région», a indiqué Bruno Lamarquis.
M. Lemarquis déplore aussi le pillage continu des entrepôts humanitaires à Bukavu après ce qui s’était passé à Goma. Cette situation, dit-il, limite davantage les capacités de réponse des organisations humanitaires qui se trouvent déjà en difficulté à cause des combats. D'où son appel au respect des obligations conformément au droit international humanitaire.
«J’exhorte toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, à garantir la sécurité des infrastructures humanitaires et à assurer un accès sûr et sans entraves aux acteurs humanitaires afin qu’ils puissent apporter l’assistance vitale aux populations dans le besoin», a martelé M. Lemarquis.
Et d'ajouter:
«Afin d’accélérer et de faciliter la délivrance de l’aide humanitaire aux populations, la réouverture rapide des aéroports de Goma (Nord-Kivu) et de Kavumu (Sud-Kivu) est essentielle. J’appelle toutes les parties à prendre les mesures nécessaires pour permettre la reprise des vols humanitaires.Le strict respect des droits des personnes déplacées internes doit également être assuré. Tout retour ne peut se faire que sur une base volontaire, dans des conditions sûres, dignes et durables, conformément aux principes internationaux ».
Par ailleurs, Bruno Lemarquis rappelle que sa mission, avec l'ensemble de la communauté humanitaire en RDC, reste seule d’apporter une assistance vitale et une protection aux populations les plus vulnérables, où qu’elles se trouvent. Il précise que cette action, guidée par le principe de neutralité, d'impartialité et d'indépendance, ne peut prendre parti ni s'engager dans des considérations politiques du conflit.
Samyr LUKOMBO