La synergie CENCO-ECC, qui est actuellement dans une démarche de recherche d'issue de la guerre devenue préoccupante dans l'est de la RDC où l'armée rwandaise avec ses supplétifs du M23/AFC prennent des localités et ville en pillant des ressources minières, a présenté à la presse, ce mercredi 5 février la philosophie de son initiative, dénommée «Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands-Lacs ».
Les leaders des Églises catholique et du Christ au Congo (ECC) affirment que de tous les acteurs politiques qu'ils ont rencontrés à ce stade, à l'instar du président Tshisekedi et de l'opposant Martin Fayulu et les autres, personne ne souhaite la continuité de la guerre en RDC.
«Nous avons rencontré quelques acteurs, dont le président Tshisekedi et Martin Fayulu et les autres. Unanimement, plus personne ne veut voir ce pays continuer dans des guerres. Vous ne savez pas à quel niveau nous sommes humiliés comme nation au point que les autres pensent que les Congolais ne sont pas en mesure de trouver des solutions à leurs propres problèmes. Et ça c'est un défi national, qui doit dépasser nos contradictions pour que nous puissions passer l'intérêt du pays avant», a déclaré Éric Nsenga, secrétaire général de l'ECC.
Il se réjouit par ailleurs de leur rencontre lundi dernier avec le chef de l'État, laquelle a abouti à son acceptation du dialogue qu'ils proposent à travers le pacte social pour la paix, en dépit de ses prises de positions fermes de ne pas dialoguer avec les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.
«Nous sommes sortis avec deux évidences. Nous nous sommes mis d'accord sur la compréhension de la crise, des enjeux et de leur pertinence. Nous sommes sortis avec une nette conviction sur la nécessité de la cohésion nationale. Pour ça constitue déjà un consensus, s'est-il félicité.
Lors de son exposé, Éric Nsenga a expliqué que l'objectif poursuivi dans cette démarche de dialogue est de construire un consensus national autour des valeurs, sous une approche mixte, à la fois interne et externe. Dans ses mots, la construction du consensus national doit tourner « autour des valeurs ontologiques et Buntu, qui ont fait preuve dans l'histoire de notre pays en ce qui concerne la résolution des conflits politiques, militaires, ethniques et communautaires ».
Dans son intervention, Monseigneur Donatien Nshole, secrétaire général de la Cenco, a déclaré que les contacts pour rencontrer Joseph Kabila et Moïse Katumbi sont dans une phase préliminaire.
« Il y a eu des contacts préliminaires pour tâter le terrain, mais on n'a pas encore consulté le président honoraire et Katumbi», a-t-il dit, précisant que ces travaux pour la paix se feront dans des commissions, avec des thématiques précises.
Parmi les commissions créés, il y a notamment la commission défense et sécurité pour la paix, avec pour objectif de renforcer les dispositifs de sécurité coopérative et lutter contre les groupes armés illégaux; Diaspora congolaise engagée pour la paix, l'objectif étant d'encourager la participation des congolais qui vivent à l’étranger dans les initiatives de pacification et développement ; cohésion sociale et interculturelle, avec l'objectif de promouvoir la réconciliation et le dialogue inter technique et la tolérance culturelle.
Cette dynamique de ces deux confessions religieuses est motivée par le fait de l'avancée de l'ennemi dans l'est de la RDC, où ils occupent plusieurs localités, dont la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Après plusieurs combats entre les M23/AFC l'armée congolaise en pleine ville, la semaine dernière, le gouvernement a dressé un bilan provisoire de 2000 morts et de plus de 2880 blessés dans des hôpitaux quasiment débordés de patients.
Clément Muamba et Samyr LUKOMBO