La France soutient la demande de réunion d'urgence de la RDC à l'ONU face à l'offensive du M23

Une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies
Une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies

La situation sécuritaire dans l'est de la République démocratique du Congo continue de se détériorer, provoquant une escalade des préoccupations au niveau international. Nicolas de Rivière, ambassadeur de France à l’ONU, a réitéré le soutien total de son pays à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de la RDC. Il a annoncé que la France soutient la demande de Kinshasa pour une réunion publique d’urgence du Conseil de sécurité.

« Nous avons exprimé au ministre congolais des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, la grave préoccupation de la France face à la dégradation rapide de la situation près de Goma. Nous appuyons pleinement la demande de réunion d'urgence formulée par la RDC », a déclaré Nicolas de Rivière.

À Kinshasa, l’ambassadeur de France en RDC, Remi Maréchaux, a également affirmé que « la France est aux côtés de la RDC pour défendre le respect de sa souveraineté et de son intégrité territoriale ».

Appels internationaux à la désescalade

Le chef de l’ONU, António Guterres, a condamné la reprise de l'offensive du groupe armé M23, qui s'étend désormais au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. Il a exhorté le M23 à cesser immédiatement les hostilités, à se retirer des territoires occupés, et à respecter l'accord de cessez-le-feu du 31 juillet 2024. « Nous sommes profondément alarmés par le risque accru d’une attaque du M23 sur Goma, une éventualité qui aurait des conséquences catastrophiques sur des centaines de milliers de civils », a déclaré un porte-parole des Nations unies.

Des responsables internationaux, tels que Recep Tayyip Erdoğan, président de la Türkiye, ont également appelé à une résolution pacifique du conflit. Erdoğan a salué les efforts de médiation menés par l’Angola et s’est déclaré prêt à apporter son soutien à toute initiative favorisant la paix dans la région des Grands Lacs.

De son côté, le ministère allemand des Affaires étrangères a exhorté le Rwanda et le M23 à se retirer immédiatement. « Des centaines de milliers de personnes fuient déjà l’escalade de la violence dans l’est du pays. Toutes les parties doivent cesser immédiatement les combats et retourner à la table des négociations », a indiqué Berlin.

La position de la RDC et les accusations contre Kigali

Thérèse Kayikwamba, actuellement en mission à New York, porte la voix du gouvernement congolais qui insiste sur l’internationalisation du conflit dans l’est du pays. Kinshasa dénonce l’inaction du Conseil de sécurité face à la présence militaire rwandaise sur son sol et le soutien de Kigali au M23.

Jean-Luc Mélenchon, figure politique française, a également accusé le Rwanda de Paul Kagame d’organiser une « invasion » de la RDC. « Le Rwanda organise l’annexion de la province voisine en territoire congolais. La France ne doit pas l’accepter », a-t-il martelé.

Contexte humanitaire alarmant

La reprise des combats autour de Goma a exacerbé une crise humanitaire déjà grave. Des centaines de milliers de civils déplacés s’entassent dans des conditions précaires. La communauté internationale, inquiète des conséquences potentielles de l'offensive sur la stabilité régionale, appelle à une action rapide et concertée pour éviter une catastrophe humanitaire et sécuritaire d’une ampleur sans précédent.