Les États-Unis se disent "profondément préoccupés" par les conclusions du rapport à mi-parcours de décembre 2024 du Groupe d'experts des Nations Unies sur l'est de la République démocratique du Congo. Selon un communiqué publié mardi, ce rapport "corrobore les conclusions des États-Unis" et identifie les origines du conflit dans la région.
Washington condamne fermement la présence "illégale" de milliers de soldats rwandais en RDC, ainsi que le soutien apporté par Kigali au groupe armé M23, sanctionné par l’ONU et les États-Unis. Les autorités américaines dénoncent également l'utilisation par le Rwanda de systèmes de missiles sol-air, de mortiers guidés par GPS et de missiles antichars.
Le communiqué appelle le Rwanda et le M23 à cesser immédiatement leurs activités de brouillage et de falsification des signaux GPS, qui, selon Washington, "continuent de clouer au sol les opérations aériennes de la MONUSCO et les vols humanitaires de l'ONU dans le Nord-Kivu". Ces actions "mettent en danger le personnel humanitaire et des Nations Unies, tout en bloquant l'aide essentielle pour les civils affectés".
Les États-Unis dénoncent également la coopération "systématique" entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et le groupe armé FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), également sanctionné par l’ONU et les États-Unis. Ils exhortent Kinshasa à mettre fin à cette collaboration et saluent l'engagement du gouvernement congolais à travailler avec la MONUSCO pour exécuter un plan de neutralisation des FDLR dans le respect du droit humanitaire international.
En réaction, Olivier Nduhungirehe, ministre rwandais des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a rejeté les accusations américaines. "Cette narrative d'équivalence entre les 'menaces du M23 et des FDLR' est inappropriée", a-t-il déclaré. Il a ajouté que "comparer une force génocidaire avec un mouvement qui défend une communauté menacée et persécutée par cette même force est offensant".
Le ministre rwandais a également rappelé l'inaction des États-Unis face à des violences antérieures. "Quand 300 maisons de Tutsis congolais ont été incendiées en octobre 2023 dans le village de Nturo, territoire de Masisi, par les FDLR, les Wazalendo et les milices Nyatura, en présence des FARDC et des forces burundaises, aucune déclaration ou tweet des autorités américaines n'a été fait", a-t-il affirmé.
Il a conclu en appelant les États-Unis et la communauté internationale à "se concentrer sur les causes profondes de la crise dans l'est de la RDC" plutôt que de "recycler des formules inadaptées".