RDC: Les ADF responsables de plus de 650 morts en Ituri et au Nord-Kivu depuis juin

Les ex-otages des ADF
Les ex-otages des ADF

Les Forces démocratiques alliées (ADF) ont causé la mort de plus de 650 civils dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri depuis juin 2024, révèle un rapport des Nations unies publié le 8 janvier. Ces attaques, parmi les plus meurtrières jamais enregistrées, mettent en évidence l’escalade de la violence perpétrée par les ADF dans ces régions.

Le mois de juin 2024 a été particulièrement sanglant, avec plus de 200 civils tués. À l’ouest de Beni, autour de Cantine, le groupe dirigé par Abwakasi a attaqué plus de 10 localités entre le 3 et le 12 juin, faisant au moins 150 victimes. À Lubero, plusieurs attaques ont été rapportées le long de la frontière avec Beni, notamment dans les secteurs de Bapere, Njapanda, et Manguredjipa. Ce groupe a continué ses déplacements meurtriers tout en s’installant temporairement autour de la forêt de Bandulu.

Entre juin et août, d'autres commandants des ADF, notamment Braida, Defender, et Tabani, ont intensifié leurs attaques dans les territoires de Beni et Lubero. Ces raids, impliquant des meurtres, des enlèvements et des exécutions, ont également touché Oicha, Mamove, et Biakato. Les groupes ont ensuite progressé vers l’ouest, poursuivis par les forces de l’opération Shujaa. Braida, responsable de nombreux meurtres, a été tué près de Biakato à la mi-août.

Dans les territoires d’Irumu et de Mambasa, les attaques ont été moins fréquentes. Cependant, le grand groupe dirigé par Musa Baluku, comptant environ 1 000 combattants et civils, s’est déplacé vers le nord de la rivière Ituri, près de Lolwa. Ce déplacement, marqué par un relatif calme, reflète probablement les lourdes pertes subies par les ADF sous la pression de l’opération Shujaa et leurs besoins croissants en soins médicaux. Plusieurs attaques contre des services de santé et des enlèvements de personnel médical autour de Lolwa à la fin d’août témoignent des difficultés du groupe à se réorganiser.

Les Nations unies rappellent que ces violences prolongées soulignent l’urgence de renforcer la protection des civils dans l’est de la République démocratique du Congo, où la menace des ADF demeure persistante malgré les efforts militaires déployés.