La première vague de 2 500 magistrats, recrutés par l’État congolais après leur succès au concours de la magistrature en août 2022, a commencé à exercer dans les provinces où ils ont été affectés. L’information a été confirmée ce lundi par le ministre d’État chargé de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, lors d’un briefing presse retransmis en direct sur la RTNC. Le ministre a également annoncé la nomination prochaine des 2 500 autres magistrats encore en attente.
Reconnaissant la pénurie de magistrats à travers le pays, Constant Mutamba a souligné que des séances de travail sont prévues avec ces nouveaux officiers de justice et le Conseil supérieur de la magistrature. Cette étape est cruciale avant leur budgétisation par l’État.
« Les 2 500 magistrats déjà identifiés ont commencé à prester. Maintenant, nous travaillons pour que les autres entrent également en fonction. Il y a un problème sérieux de carence dans les juridictions de l’intérieur du pays, et ce défi est pris à bras-le-corps par le gouvernement. Le chef de l’État a déjà instruit des dispositions pour que ces magistrats soient budgétisés et qu’ils commencent à travailler, car le besoin est urgent », a déclaré le ministre de la justice.
Mutamba a également souligné que la justice, en tant que "bras séculier d’une nation", ne peut être efficace que si les offices et juridictions sont dotés de ressources humaines compétentes et suffisantes.
En août dernier, les 2 500 magistrats restants avaient organisé une manifestation à Kinshasa, exprimant leur frustration face aux retards dans leur nomination. Après avoir défilé dans les rues de la capitale, ils avaient passé la nuit devant la résidence du président de la République à la Cité de l’OUA. Dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux, l’un des manifestants avait dénoncé leur situation en déclarant : « La République a décidé de nous humilier, et nous ne lâcherons rien ».
À l’issue du concours organisé par le Conseil supérieur de la magistrature en 2022, 5 000 candidats avaient été déclarés admis. L’ancien président de la Cour constitutionnelle, Dieudonné Kaluba, avait précisé que leur nomination se ferait en deux phases : une première vague en 2023-2024 et une seconde en 2024-2025.
Avec les démarches en cours, le gouvernement espère combler les nombreuses lacunes dans le système judiciaire, particulièrement dans les juridictions de l’intérieur du pays, et renforcer ainsi l’efficacité de la justice congolaise.
Samyr LUKOMBO