Manifestation contre l’occupation du M23: après une brève détention, les 10 militants de Lucha libérés à Goma

Les militants de Lucha lors de la manifestation ce jeudi 9 janvier à Goma
Les militants de Lucha lors de la manifestation ce jeudi 9 janvier à Goma

Les 10 militants du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (Lucha), interpellés ce jeudi 9 janvier à Goma, au Nord-Kivu, ont tous été libérés après une brève détention au cachot de la police (P2). Ils ont été arrêtés lors d’une manifestation publique étouffée pour soutenir les forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), exiger des mesures concrètes pour protéger les civils, stopper l'avancée des forces du M23 et des troupes rwandaises, récupérer les territoires occupés, ainsi que neutraliser tous les groupes armés menaçant la sécurité des populations, notamment à Beni.

"Les 10 militants de LUCHA ont été libérés ce même jeudi 09 janvier tard dans la nuit par des éléments de la police, sans être inculpés. Ils n'ont versé aucune caution à la police. Les interrogatoires ont essentiellement porté sur la création d'une rébellion et l'incitation de la population à se soulever contre les autorités militaires", a déclaré à ACTUALITE.CD l'un de leurs avocats, Maître Didier Balume, affirmant qu'aucune charge n'a été retenue contre eux.

Des organisations de défense des droits humains et des citoyens ont critiqué la répression de cette manifestation pacifique, qualifiant l’arrestation des militants de la Lucha de violation du droit d’expression et appelant à leur libération immédiate.

Cette manifestation a eu lieu alors que de violents combats ont été rapportés sur plusieurs fronts dans les territoires de Masisi et Lubero ce jeudi. Mercredi, les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), appuyées par des miliciens locaux, se sont emparées de la cité de Masisi-Centre, qui était sous le contrôle du M23 depuis le samedi 4 janvier dernier. Ce jeudi, lors d'un briefing à Kinshasa, l'armée a confirmé que les rebelles du M23 ont repris encore le contrôle de Masisi-Centre, une localité perdue plus tôt dans la journée, le porte-parole de l'armée, le général Sylvain Ekenge rassure qu l’armée est déterminée à libérer les parties occupées par les rebelles.

Josué Mutanava, à Goma