Des combats dans et autour de Masisi-Centre encore ce jeudi : plus de 10 000 personnes réfugiées à l’hôpital général et à la base de MSF

Hôpital général de Masisi/Ph. MSF
Hôpital général de Masisi/Ph. MSF

La situation sécuritaire dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, reste alarmante, alors que des combats entre les rebelles du M23/Alliance Fleuve Congo (AFC) et les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) se poursuivent. Ce jeudi, des affrontements ont été signalés dans et autour de Masisi-Centre, entraînant un nouvel afflux de plus de 10 000 personnes vers l’hôpital général de Masisi et la base de Médecins Sans Frontières (MSF), selon un communiqué de l’organisation humanitaire. Selon les informations de ACTUALITE.CD, la cité qui était passée la veille sous le contrôle des FARDC et a été reconquise ce jeudi dans sa grande partie par les forces du M23 appuyées par Kigali.

« Une écrasante majorité des réfugiés sont des femmes et des enfants », a déclaré Romain Briey, coordinateur du projet de MSF à Masisi. Il a également exprimé des préoccupations croissantes concernant les conditions sanitaires : « Les latrines débordent, et nous faisons tout notre possible pour répondre à cette situation, mais le manque d’acteurs humanitaires dans la région complique les choses. »

Les structures de MSF et du ministère de la Santé, déjà submergées, ont traité 77 blessés entre le 2 janvier et ce jeudi matin. Les équipes médicales, qui continuent de soigner les blessés et de fournir des soins réguliers, sont désormais confrontées à des défis logistiques majeurs, notamment l’accès à l’eau potable et la gestion des besoins alimentaires des réfugiés.

Dr Lucien Kandundao, médecin chef de la zone de santé de Masisi, a appelé les belligérants à respecter les règles du droit international humanitaire pour garantir la sécurité des civils réfugiés dans les installations médicales : « Fort heureusement, ce respect a été assuré jusqu’à présent, et nous œuvrons pour que la neutralité de l’hôpital soit pleinement respectée. »

Dans le territoire voisin de Lubero, à Kitsombiro, une bombe larguée par les rebelles du M23 a causé la mort d’un civil et détruit une maison ce jeudi matin. Les combats se poursuivent également dans les brousses d’Alimbongo, selon des sources locales.

Kinshasa promet de libérer les territoires sous contrôle rebelle, tout en dénonçant l’isolement croissant du Rwanda sur la scène diplomatique. Lors de la réunion du Conseil supérieur de la défense, présidée par le président Félix Tshisekedi ce mercredi, le gouvernement a réaffirmé sa détermination à récupérer les territoires occupés et à poursuivre les “traîtres” impliqués dans la déstabilisation du pays.

Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, a déclaré : « Nos troupes ont repris l’initiative. Dans les jours à venir, vous verrez une montée en puissance des FARDC et une récupération progressive des territoires occupés. »

Pendant ce temps, le processus de paix de Luanda reste au point mort, et les espoirs d’une désescalade rapide s’amenuisent alors que les affrontements s’intensifient dans l’Est de la RDC.