RDC : le ministre de la justice favorable à l'extension de la peine de mort aux détourneurs des deniers publics

Constant Mutamba
Constant Mutamba lors d'une émission à Actualite.cd

Au moment où le débat sur l'exécution de la peine de mort contre les bandits urbains (Kuluna en Lingala) devient houleux, le ministre d'État chargé de la justice et garde des sceaux, Constant Mutamba, a émis le souhait d'appliquer cette peine également pour les détourneurs des deniers publics.

Ce membre de l'exécutif national l'a dit, lundi, au cours d'un briefing presse durant lequel il a fait un bilan partiel de l'opération “Ndobo”, initiative mise en place pour lutter contre l’insécurité urbaine. Mutamba estime que cette mesure ne peut s'appliquer qu'après la création des parquets financiers, comme le veut bien le chef de l'État, Félix Tshisekedi. 

« L'idée pour moi c'est d'étendre la peine de mort même ceux qui détournent les deniers publics. À l'allure où vont les choses, puisque nous allons certainement faire application des instructions du magistrat suprême sur la création des parquets financiers. Une fois qu'on met en place les parquets financiers, la réforme que nous allons devoir proposer c'est de pouvoir insérer la peine de mort comme sanction contre les detourneurs des deniers publics », a-t-il déclaré.

Lors des États généraux de la justice qui se sont achevés le 16 novembre 2024 au Palais du Peuple à Kinshasa, des propositions majeures ont été formulées pour renforcer la lutte contre la corruption et l’impunité en RDC. Parmi elles figure la création d’un parquet financier spécialisé dans la répression des crimes économiques et financiers, une mesure qui s’inscrit dans la politique de tolérance zéro prônée par le gouvernement. Ce parquet financier, envisagé comme un organe clé, aurait pour mission d’enquêter et de poursuivre les auteurs de détournements de fonds publics et d’actes de corruption, afin de combler les lacunes actuelles du système judiciaire.

Les participants ont également recommandé la création de chambres spécialisées pour juger ces infractions complexes. Aux côtés de cette réforme attendue par l'ensemble de la population congolaise, le gouvernement congolais avait, lors de la 21ème réunion de conseil des ministres, avait soumis aux états généraux de la justice un  texte portant sur un projet de décret concernant la création, l’organisation et le fonctionnement de l’Inspection Générale des Services Judiciaires et Pénitentiaires.

Samyr Lukombo