Goma : Un militaire lynché après avoir grièvement blessé trois personnes dans le site des déplacés de Lushagala

Le site des déplacés de Bulengo
Le site des déplacés de Bulengo

Les actes de violence ne cessent de se multiplier dans les milieux des déplacés de guerre du M23 dans et autour de Goma. Selon les sources locales, trois personnes ont été grièvement blessées dans la soirée de mardi 7 janvier par un militaire dans le camp des déplacés de Lushagala, situé à l'ouest de Goma. L’incident est survenu après une altercation entre les civils et le militaire, à la suite d’une tentative de pillage.

Les victimes, dont une femme de 65 ans et deux jeunes hommes, notamment un petit commerçant âgé de 30 ans, ont été blessées aux membres inférieurs et à l'abdomen. Tous ont été transportés d'urgence à l'hôpital CEBCA Ndosho pour une prise en charge. Dans un élan de colère, les déplacés ont pris d'assaut le meurtrier, et l’ont lynché.

« Le lynchage d'un militaire, membre d'un groupe de bandits, s'est produit lors d'un pillage dans une maison commerciale à Lushagala. Le bilan fait état de trois civils grièvement blessés par balles sur l'avenue Lushagala. Nous condamnons fermement ces actes de barbarie perpétrés par nos militaires, qui gaspillent des munitions qui pouvaient être utilisées contre les RDF-M23, en assassinant leurs propres frères au lieu de s'attaquer aux M23 qui violent notre patrie », a indiqué à ACTUALITE.CD, Tshibambe Bujiriri Paul Bienvenu, président de la société civile du quartier Mugunga.

Ce tragique incident n'est pas isolé. Les camps de déplacés, comme celui de Lushagala, sont devenus des lieux où la présence d'hommes armés suscite une profonde inquiétude. De nombreuses organisations humanitaires ont déjà tiré la sonnette d'alarme sur cette situation préoccupante, qui complique leurs efforts d'assistance. Les cas de violence, y compris des meurtres, sont devenus alarmants, rappelant un incident similaire survenu le 24 décembre dernier, où deux femmes ont été tuées par un homme armé. Les autorités n’ont pas encore réagi à ce dernier incident.

Josué Mutanava, à Goma