La République démocratique du Congo, riche en ressources naturelles, continue de jouer un rôle clé sur le marché mondial des matières premières. Cependant, cette puissance économique potentielle reste paradoxalement marquée par une forte dépendance aux importations, notamment dans le secteur agroalimentaire.
selon Julien Paluku, ministre congolais du commerce extérieur, qui intervenait vendredi 3 janvier à une conférence à la FICKIN, chaque année, la RDC importe pour plus de 3 milliards USD de produits agroalimentaires, malgré ses 80 millions d'hectares de terres arables, dont seulement 10 % sont cultivés. Ce paradoxe illustre un déséquilibre structurel dans l'économie congolaise. Le pays, bien qu'il dispose de conditions climatiques et naturelles favorables, ne parvient pas à satisfaire ses besoins alimentaires de base.
Les principaux partenaires d'importation de la RDC, selon les données de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour 2022, incluent la Chine (5,06 milliards USD), l’Afrique du Sud (1,7 milliard USD), la Zambie (1,51 milliard USD), les Émirats Arabes Unis (734 millions USD) et l’Inde (680 millions USD). Cette dépendance, particulièrement préoccupante pour les produits alimentaires, expose la RDC à la volatilité des marchés internationaux et à des défis en matière de sécurité alimentaire.
Malgré cette dépendance alimentaire, la RDC bénéficie d'une balance commerciale globalement positive grâce à ses exportations massives de matières premières. En 2022, les exportations de biens ont atteint 28,2 milliards USD, dominées par le cuivre raffiné (16,3 milliards USD), le cobalt (5,99 milliards USD) et le pétrole brut (916 millions USD). Les principaux partenaires d'exportation incluent la Chine (15,6 milliards USD), Singapour (1,36 milliard USD) et les Émirats Arabes Unis (1,3 milliard USD).
La RDC dispose d’un des plus grands potentiels agricoles au monde, avec des ressources naturelles abondantes et une diversité agro-climatique unique. Pourtant, le secteur agricole, qui représentait jusqu'à 70 % du PIB dans les années 1960, a connu une chute dramatique de sa productivité. Les cultures pérennes comme le cacao, le café, et l'huile de palme, qui généraient autrefois des recettes substantielles, se sont effondrées.
Malgré ces défis, le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, a souligné lors de la 46e édition de la Foire internationale de Kinshasa (FICKIN) la nécessité de diversifier l'économie congolaise et de relancer le secteur agricole pour réduire la dépendance aux importations alimentaires. Il a également rappelé que la reprise des prix des matières premières offre une opportunité pour renforcer les exportations et rééquilibrer les comptes commerciaux.
Avec des exportations soutenues par ses ressources minières et une balance commerciale globalement positive, la RDC a les moyens de transformer son potentiel agricole et de réduire sa dépendance alimentaire.