RDC : violences au Nord-Kivu en novembre 2024, neuf civils tués et déplacements massifs à Lubero

Le site des déplacés de Kanyaruchinya à Nyiragongo
Le site des déplacés de Kanyaruchinya à Nyiragongo

La situation humanitaire au Nord-Kivu, dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), s’aggrave à mesure que les violences armées se poursuivent. Un rapport publié par OCHA, couvrant le mois de novembre 2024, fait état de déplacements massifs de populations et de nombreuses victimes civiles.

Des affrontements entre groupes armés ont été signalés depuis le début du mois de novembre dans le territoire de Lubero, notamment à Kikuvo et Kamandi Gite, entraînant des déplacements de populations vers Kamandi, Kirumba et Kayna. Le 29 novembre, un civil a été tué lors de combats à Katwa, près de Kirumba.

Le 14 novembre, des membres présumés des Allied Democratic Forces (ADF) ont tué au moins neuf civils dans les villages de Mabesiya et Mabuo. Ces attaques interviennent alors que les forces armées congolaises (FARDC) mènent des opérations conjointes avec l’armée ougandaise pour contrer l’activisme des ADF dans la région.

Les violences armées ont provoqué des déplacements massifs, notamment dans les villages de Kaseghe, Alimbongo, Ndoluma et Kitshombiro. Beaucoup de déplacés, majoritairement des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont trouvé refuge dans des églises, des hangars ou des écoles.

Les activités scolaires ont été perturbées dans au moins cinq villages, tandis que les infrastructures sanitaires locales sont débordées, compliquant l’accès aux soins pour les populations déplacées.

Lors de la 26ᵉ réunion du Conseil des ministres, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka a exprimé ses préoccupations face à l’aggravation des conditions sociales et sanitaires dans les zones affectées. Elle a appelé à une réponse urgente pour améliorer les capacités des structures de gestion des crises humanitaires.

"Les conditions de vie des déplacés se détériorent rapidement. Il est urgent de renforcer les capacités d’intervention des structures locales et de fournir des ressources matérielles et financières adéquates", a-t-elle déclaré.

Le rapport d’OCHA souligne la poursuite des combats entre les FARDC et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ainsi que l’activité croissante de groupes armés locaux et étrangers, comme les Maï-Maï et les ADF.

La prolifération de ces groupes armés, combinée à des attaques ciblant les civils, représente une menace persistante pour la population et complique davantage les efforts de stabilisation dans l’est de la RDC.