Le Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (P-DDRCS) en République Démocratique du Congo (RDC) a un nouveau coordonnateur national en la personne de Jean de Dieu Ntanga Ntita. Il succède à Jean Bosco Bahala limogé après un voyage controversé en Ouganda en plein crise sécuritaire dans l’est du pays.
Selon l'ordonnance présidentielle, il sera secondé par deux adjoints à savoir, Marie Chantal Lumba Tshimanga, en charge des questions techniques et opérationnelles, ainsi que William Balika Lwamushi en charge des questions administratives et financières.
Le P-DDRCS, qui est un service public placé sous l'autorité du président de la République, a la responsabilité de recevoir des orientations de ce dernier et de rendre compte de son exécution. Il est le fruit de la fusion du Programme National de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (PNDDR) et du Programme de Stabilisation et Reconstruction des Zones Sortant des Conflits Armés (STAREC) en République Démocratique du Congo.
La nouvelle équipe sera confrontée à un énorme défi alors que le P-DDRCS a établi en avril dernier un inventaire alarmant des groupes armés actifs dans l'Est de la RDC. Selon les chiffres fournis par son prédécesseur, un total de 252 groupes armés locaux et 14 groupes armés étrangers opèrent actuellement dans cinq provinces de l'Est, à savoir l'Ituri, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, le Maniema et le Tanganyika.
Ces groupes armés sont inégalement répartis entre les provinces. Le Tanganyika compte 19 groupes armés nationaux et aucun groupe étranger, tandis que le Maniema en recense 20 nationaux et aucun étranger. Dans le Sud-Kivu, 136 groupes armés locaux et 5 groupes armés étrangers sont actifs, tandis que le Nord-Kivu compte 64 groupes armés locaux et 7 groupes armés étrangers. L'Ituri abrite, quant à elle, 20 groupes armés locaux et 2 groupes armés étrangers.
Bien que le P-DDRCS affirme avoir établi une cartographie précise de ces groupes armés, le principal défi qui se pose est la mobilisation des ressources nécessaires pour mettre en œuvre ce programme crucial visant à désarmer et à démobiliser ces milices armées.
Soucieuse de relancer le processus de Nairobi censé prendre en charge ceux qui sortent des groupes armés, il revient à la RDC via son gouvernement de tout mettre en œuvre pour redynamiser ce programme afin d'atteindre ses objectifs et ambitions lui assignées lors de sa création par le Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi. L'épineux problème dans son fonctionnement c'est les moyens financiers nécessaires.
Clément Muamba