Félix Tshisekedi a déclaré qu’il n’avait jamais présenté la révision ou le changement de la Constitution comme une solution immédiate aux problèmes de la population. Ces propos ont été tenus devant les députés de la province du Haut-Katanga lors de son passage à Lubumbashi, dans un contexte où le débat sur la révision de la loi fondamentale divise profondément la classe politique et la société civile.
« Je n’ai jamais dit que c’est le changement ou la révision de la Constitution qui va nous aider à résoudre les problèmes de la population », a affirmé le président, insistant sur la priorité accordée à ses engagements en cours. Il a rappelé les grandes lignes de son programme, incluant l’emploi des jeunes, l’accès à l’eau potable et à l’électricité. « Tout cela se fait sur le terrain. Nous avons entendu le programme du ministre des Ressources hydrauliques qui fixe, à l’horizon 2030, le cas de plus de 60 % de notre population qui aura accès à l’électricité. On n’a pas eu besoin de toucher à la Constitution pour ça », a-t-il expliqué.
Cependant, Félix Tshisekedi a justifié la nécessité d’envisager une révision de la Constitution en ces termes : « Si on veut toucher à la Constitution, c’est pour accélérer et faciliter davantage la gestion du pays. » Il a ajouté que son objectif était de laisser aux futurs dirigeants des instruments de gouvernance mieux adaptés aux réalités contemporaines. « Que les décideurs viennent. Si ça marche avec moi, tant mieux. En tout cas, celui qui viendra va trouver des instruments beaucoup plus améliorés, beaucoup plus efficaces pour sa gestion », a-t-il précisé.
Un débat national polarisé
Cette clarification intervient alors que l’annonce d’une révision constitutionnelle a suscité des réactions contrastées. L’opposition et plusieurs organisations de la société civile y voient une tentative déguisée de prolonger le mandat présidentiel au-delà des deux termes autorisés. Un collectif réunissant des figures politiques telles que Delly Sesanga et Jean-Claude Katende a lancé un appel à la mobilisation contre ce qu’ils qualifient de « manœuvres antidémocratiques ».
De son côté, Félix Tshisekedi a rejeté ces accusations, dénonçant des discours qu’il a qualifiés de manipulateurs. Il a annoncé la formation, en 2025, d’une commission nationale pour réfléchir à une nouvelle Constitution, qu’il estime plus adaptée aux défis actuels.
Le président a exhorté les élus et les citoyens à se concentrer sur les priorités actuelles tout en maintenant un débat constructif sur l’avenir institutionnel du pays. « Aujourd’hui, attaquons ces problèmes », a-t-il insisté, tout en soulignant que les réformes constitutionnelles, si elles devaient être entreprises, s’inscriraient dans une perspective d’amélioration structurelle de la gouvernance en RDC.