RDC: dénonçant plus de deux ans de silence des autorités, l’APVEC réclame justice pour ses membres arrêtés et portés disparus à Kinshasa

Photo d'illustration
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L’Organisation Assistance aux personnes vulnérables et enfants du Congo (APVEC) dénonce le silence des autorités congolaises plus de deux ans après l'arrestation de deux de ses membres le 6 mai 2022  devant le Palais du Peuple à Kinshasa lors d'une manifestation contre la politisation de la CENI.

Selon M.Maick Lukadi, Président de l'APVEC, Bob Liongo et Christian Nzumbi, ont été arrêtés et emmenés par les forces de l’ordre vers une destination encore inconnue.

“A ces jours, deux ans plus tard, leur sort reste un mystère, et aucune information n’a été communiquée à leurs familles ou à l’ONG”, dit-il.

Par la même occasion, il dénonce une répression qui dure depuis plus de deux ans et demandant que des actions soient menées pour faire la lumière sur le sort de Bob et Christian.

Il appelle également à mettre fin aux poursuites contre Messieurs Éric Nganga et Crispus Katumba, soulignant que ces membres ne faisaient qu’exercer leur droit constitutionnel à la liberté de rassemblement et ont agi conformément à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, qui garantit le droit de manifester pacifiquement, et au droit fondamental des citoyens à participer librement aux élections.

“Notre participation à cette manifestation ne relevait pas d’une opposition politique, mais de notre engagement profond en faveur de la paix et de la démocratie. En tant que défenseurs des droits civiques, nous cherchons à promouvoir des valeurs qui renforcent la société congolaise dans sa quête de justice et de transparence, loin de tout clivage partisan. L’APVEC soutient des valeurs universelles sans s’aligner spécifiquement sur une partie, tout en restant fidèle à sa mission d’organisme impartial de défense des droits humains.”, poursuit Maick Lukadi, Président de l'APVEC. 

Pour l’APVEC estime que le silence des autorités face aux persécutions ne fait qu’alimenter un climat de peur parmi les défenseurs des droits humains en RDC. L'ONG appelle les autorités à prendre des mesures concrètes pour protéger les défenseurs des droits humains, dont le rôle est essentiel pour faire progresser la démocratie en République Démocratique du Congo.

“Ces militants, en sensibilisant la population et en dénonçant les abus, contribuent à bâtir une société plus juste et transparente. La protection de ces défenseurs est non seulement un devoir des autorités, mais aussi un gage de leur engagement envers un avenir démocratique pour tous les citoyens. En garantissant leur sécurité, le gouvernement montre son soutien à la liberté d’expression, un pilier fondamental de toute démocratie saine et inclusive”, conclut Maick Lukadi.

Contexte

Vendredi 6 mai 2022, la police nationale congolaise avait dispersé une manifestation de l’opposition et de la société civile devant le Parlement à Kinshasa pour exiger un consensus politique sur les réformes électorales en cours alors que l’Assemblée nationale a déjà déclaré « recevable » une proposition de loi dans ce sens. La manifestation était organisée à l’initiative des forces sociales et politiques, une plateforme appelée « bloc patriotique » regroupant des mouvements citoyens, les organisations des laïcs catholiques et protestants ainsi que des partis d'opposition.