Le Président Félix-Antoine Tshisekedi "déplore" et "condamne" la méthode utilisée par les éléments de la police nationale congolaise contre le président du parti politique "Envol", Delly Sesanga, lors d'une manifestation de l'opposition contre la révision ou le changement de la Constitution à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo.
Dans sa communication lors de la 22ᵉ réunion du Conseil des ministres tenue vendredi 15 novembre 2024 au Centre Financier de Kinshasa, Félix Tshisekedi a demandé au VPM, ministre de l'Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, Jacquemain Shabani, de prendre des dispositions nécessaires pour encadrer les manifestations publiques afin d'éviter de tels dérapages à l'avenir.
"Peu importe le motif de l'interpellation de cet acteur politique, la méthode utilisée par les éléments de la police pour le conduire à leur poste ne devrait nullement s'apparenter à des voies de fait traduites par une brutalité que je déplore et condamne. Dès lors, indépendamment des mesures déjà préconisées à l'encontre des policiers auteurs de la bavure décriée, le Président de la République a engagé le VPM, ministre de l'Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, à prendre des dispositions préventives nécessaires quant à l'encadrement des manifestations publiques afin que pareils dérapages ne se reproduisent plus dans le rang de la police nationale congolaise", rapporte le compte rendu de la réunion lu par le porte-parole du gouvernement.
Se basant sur les dispositions de l'article 23 de la Constitution, Félix Tshisekedi a précisé que la Constitution garantit à toute personne le droit à la liberté d'expression.
"Depuis le 14 novembre 2024, une vidéo devenue virale sur la toile montre des policiers se saisir de manière peu recommandable de l'acteur politique Delly Sesanga. Des informations parvenues au Président de la République font état d'une interpellation de ce dernier lors d'une activité de sensibilisation contre la révision ou le changement de la Constitution. Il a rappelé qu'au terme de l'article 23 de la Constitution : toute personne a le droit à la liberté d'expression. Ce droit implique la liberté d’exprimer ses opinions ou ses convictions, notamment par la parole, l’écrit et l’image, sous réserve du respect de la loi, de l’ordre public et des bonnes mœurs", a ajouté Félix Tshisekedi dans sa communication.
Delly Sesanga et Bernadette Tokwaulu Aena, deux figures de l’opposition congolaise, ont été libérés ce jeudi 14 novembre 2024 après plus d’une heure d’interpellation par la police à Kinshasa. Ils avaient été arrêtés dans la matinée alors qu’ils distribuaient des tracts et mobilisaient leurs partisans contre le projet de révision ou changement de la Constitution porté par le président Félix Tshisekedi.
Cette manifestation a été organisée dans le cadre du nouveau mouvement "Sursaut patriotique contre la révision ou changement de la Constitution et un troisième mandat pour Félix Tshisekedi". Le collectif prévoit d’organiser plusieurs manifestations dans tout le pays et à l’étranger, avec un grand rassemblement prévu le 16 décembre 2024 pour marquer l’anniversaire du référendum constitutionnel de 2005.
Clément Mwamba