Affaire aérodrome de Mulonde : Justicia Asbl, IRDH et CJR dénoncent un alibi d'abus de pouvoir, extorsion, arrestation arbitraire et détention illégale

Photo d'illustration
Photo d'illustration

Le dossier de l'aérodrome de Mulonde réhabilité dans le Haut-Katanga par l'opposant Moïse Katumbi est évoqué par trois organisations non gouvernementales et membres de la société civile de la région du Katanga. Il s'agit de Justicia Asbl avec Timothée Mbuya Muselwa, l'Institut de recherche en droits humains (IRDH) de Hubert Tshiswaka Masoka et le Centre pour la justice et la réconciliation avec Freddy Kitoko Nyembo. 

Sur cet aérodrome réhabilité sans l'autorisation de l'autorisation de l'aviation civile par Moïse Katumbi, ces ONG ont parlé d'un alibi qui s'apparente à l'abus de pouvoir. Ce dossier, précisent ces ONG, a conduit à l'arrestation d'un des chauffeurs de Katumbi cité dans cette même affaire de l'aérodrome Mulonde.

"... Le rapport condamne la détention en isolement, l'interdiction des visites de sa femme et de ses avocats. Il recommande sa libération, à défaut de déférer la victime devant son juge naturel, compétent à connaître les faits et recevoir ses moyens de défense", précisent Justicia Asbl, IRDH et CJR dans leur mise au point de ce mardi 29 octobre 2024,à partir de la ville de Lubumbashi, Sud-Est de la RDC.

Dans un rapport synthèse de 14 pages, les trois ONG estiment que le droit ne conforte pas l'accusation de complot, d'atteintes contre la sûreté de l'État, portée contre Monsieur Kafutshi, chauffeur de Moïse Katumbi.

"(...) La descente sur terrain n'a révélé aucun indice de nature à faire croire à une infraction, début de commission d'une infraction ni une préparation quelconque qui justifierait l'intervention, préventive puisse-t-elle être, des renseignements militaires ni, éventuellement, des juridictions militaires", ont-elles ajouté.

Ce même rapport de Justicia Asbl, IRDH et CJR établit que le contexte politique national ouvre la porte à l'arbitraire.

"L'argument facile à portée des mains est l'accusation de complot d'atteintes contre la sûreté de l'État. Cette accusation étant d'une extrême gravité, les personnes chargées de veiller à l'ordre et la sécurité de l'État, sont fondées de ne pas attendre son accomplissement, afin de procéder aux arrestations et détentions ", ont poursuivi Timothée Mbuya Muselwa, Hubert Tshiswaka Masoka et Freddy Nyembo.

Ces derniers expliquent que l'aérodrome en question date de 1959 et est passé entre plusieurs mains avant la revente de la concession par Katebe Katoto, frère à Katumbi à son jeune frère. Ils recommandent certaines données tant aux autorités politiques que sécuritaires sur l'arrestation de Monsieur Kafutshi.

Demontrer le complot, démontrer la résolution arrêtée par Katumbi et Kafutshi d'agir ou mettre en exécution leur projet d'atteintes contre la sûreté de l'État.

Ces structures de la société civile basées dans la région du Katanga recommandent également la libération de Kafutshi. À défaut de le libérer, notent ces ONG, le déférer régulièrement devant les instances compétentes.

Pour le contexte, Kafutshi, chauffeur de Katumbi, est arrêté depuis le 02 octobre par les services de sécurité dans le Haut-Katanga. Cette arrestation coïncide avec l'affaire de la réhabilitation de cet aérodrome de Mulonde.

José Mukendi