Le tribunal militaire garnison de Matadi a condamné jeudi 10 octobre, le policier André Mapatikala à cinq ans de servitude pénale principale pour violation des consignes et dissipation des munitions de guerre. Cet agent de la police commis à la garde du maire de la ville de Matadi avait ouvert le feu lundi dernier à l’endroit des élèves qui manifestaient dans la rue afin de protester contre la persistance de la grève des enseignants qui dure depuis plus d’un mois.
Le condamné va purger cinq ans au camp Molayi, la prison centrale de Matadi. Il est aussi sommé de payer 150 000 FC (52$) de frais d’instance. Le tribunal lui requiert “trois mois de contrainte par corps à défaut de paiement dans le délai légal”. Mais aussi, il “confirme sa détention” et “ordonne la restitution de l’arme Galilée n°7478277 à la police nationale congolaise”.
L’audience foraine n’a duré que trois jours. L’avocat du condamné a promis d’aller en appel.
“Après la décision judiciaire, il revient de droit à la partie qui se sent lésée de pouvoir attaquer cette décision parce que dans notre droit il y a ce qu’on appelle le principe de double intérêt de juridiction, c’est la possibilité qu’on a laissée à chaque justiciable de pouvoir voir à ce que sa cause soit examinée en deux degrés : au premier et au second degré. Donc, on va être en contact avec le prévenu s’il estime qu’il y a lieu pour lui d’exercer le recours, ce qu’on appelle l’appel dans le délai, on va le faire. Pour nous, il faut attaquer ce jugement ”, a indiqué Me Balthazar Mavambu Ngoma, avocat près la Cour d’appel du Kongo central, membre du collectif des avocats du prévenu.
Le maire de la ville dont le policier assurait la sécurité a comparu au cours du procès en tant que renseignant. Il a affirmé n’avoir pas donné à l’agent l’ordre de tirer. Ce que ce dernier a confirmé à son tour.
Le policier Mapatikala avait ouvert le feu pour disperser la manifestation des élèves des écoles publiques aux abords du collège Ntetembwa, une écolecatholique proche de la Mairie.
La scène a été filmée et la vidéo largement partagée a suscité la colère des internautes sur la toile.
Ange Lumpuvika, à Matadi