Depuis la semaine dernière, les travaux de réhabilitation de la piste d'avion de Mulonde, située dans le territoire de Pweto en province du Haut-Katanga, amorcés par l'opposant Moïse Katumbi sur fonds propres, enflamment la toile. Son parti politique, Ensemble pour la République, a réagi lundi, à la correspondance de l'autorité de l'aviation civile (AAC), qui mentionne la violation de la loi relative à l'aviation civile en RDC.
Ensemble qui rappelle la réhabilitation de plusieurs autres pistes par son leader dans la même province, exprime son indignation sur ce qu'il présente comme des stratagèmes du pouvoir pour persécuter Moïse Katumbi.
« Ensemble pour la République exprime son indignation face aux stratagèmes déployés par le régime, qui, par une interprétation biaisée et incomplète de la loi, cherche à instrumentaliser celle-ci dans le seul but de persécuter le président Moïse Katumbi. Il convient de rappeler que les pistes de Kilwa, Kashobwe, Kasenga, Pweto dans le Haut-Katanga et, plus récemment, celle de Kibombo, en province du Maniema, toutes réhabilitées par Moïse Katumbi, sont entièrement sous le contrôle des autorités établies en la matière. Ce dernier s'est toujours préoccupé notamment du désenclavement des populations qui, en raison du manque d'entretien des routes, vivent dans l'isolement », écrit Hervé Diakiese, porte-parole.
Par ailleurs, Ensemble refuse que son président soit soumis «à une parodie de justice aux ordres ».
« Cette affaire de la piste de Mulonde est lancée et amplifiée en même temps que la campagne du régime au pouvoir pour le changement de la Constitution. Ce n'est pas innocent et personne n'est dupe. Faire taire l'opposition ou toutes voix discordantes est le leitmotiv de cette agitation. Le temps de l'arbitraire instauré par ce régime a trop duré », soutient cette formation politique.
L'article 185 de la loi relative à l'aviation civile en RDC prévoit punition d'une servitude pénale de cinq à dix ans et d'une amende deux cents millions à cinq cents millions de francs congolais, quiconque construit, modifie ou exploite un aérodrome sans autorisation préalable du ministre ayant l'aviation civile dans ses attributions.
Cependant, «Moïse Katumbi n'a ni construit, ni modifié, ni modernisé, encore moins exploité la piste de Mulonde qui fait l'objet d'une réhabilitation à l'issue de laquelle le contrôle de cette piste leur reviendrait», justifie Ensemble, qui fustige l'incursion des militaires sur le site, suivie de l'enlèvement de Monsieur Tshétshé Kafutshi, chauffeur de Moïse Katumbi et de la saisie de son véhicule personnel.
Samyr LUKOMBO