Au moins 268 incidents sécuritaires visant les humanitaires ont été répertoriés par l'OCHA depuis le début de l'année 2024, a indiqué Bruno Lemarquis, coordonnateur humanitaire, lors d'une conférence de presse le 24 septembre.
Lemarquis a souligné que la RDC est l'un des pays les plus dangereux pour les humanitaires, victimes de violations des droits et de violences meurtrières.
« En 2024, 268 incidents de sécurité ont visé les acteurs humanitaires, soit une augmentation de 39% par rapport à 2023, et 7 de nos collègues humanitaires ont perdu la vie depuis le début de l'année », a-t-il précisé.
Concernant la situation humanitaire dans l'Est de la RDC, Lemarquis a ajouté que plus de 61 000 survivantes de violences basées sur le genre ont été prises en charge au premier semestre 2024.
Les affrontements entre les FARDC et le M23 dans le Nord-Kivu, ainsi que les violences dans d'autres provinces comme le Sud-Kivu et le Tanganyika, ont conduit à un déplacement massif de la population. Plus de 6,4 millions de personnes déplacées ont été enregistrées dans plusieurs régions de la RDC, faisant de cette crise la plus grande en termes de populations déplacées internes dans le monde.
« Autour de Goma, la situation reste très critique, avec jusqu'à 750 000 déplacés vivant dans des conditions précaires, marquées par des épidémies et des violences sexuelles », a ajouté le coordonnateur humanitaire.
En 2024, la communauté internationale a prévu un financement de 2,6 milliards USD pour répondre à la crise, mais seulement 37% de ce montant a été atteint.
Le coordinateur a également rappelé le décès tragique d'un humanitaire à une barrière de Wazalendo à Kalehe, et a souligné que 211 écoles sont occupées par des déplacés, privant ainsi des milliers d'enfants de leur éducation.
Justin Mwamba