Seth Kikuni auditionné au parquet : son parti dénonce des "griefs préfabriqués" et réclame sa libération

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Arrêté dans son bureau depuis lundi 2 septembre par les agents de l'Agence Nationale des Renseignements (ANR), Seth Kikuni a été auditionné par le parquet général près la cour d'appel de Kinshasa Gombe, dans la soirée du vendredi 13 septembre, après plusieurs refus opposés à sa famille et à ses avocats pour lui rendre visite. La justice lui reproche « d'incitation à la désobéissance civile et de diffusion de faux bruits ». Son parti politique, Piste pour L'Emergence, rejette ces accusations, les qualifiant de « griefs préfabriqués », tirés de son discours tenu à Lubumbashi.

Dans un communiqué de presse publié ce samedi 14 septembre, sa formation politique parle également de griefs dénués de tout fondement, indiquant qu'ils sont basés sur des propos fragmentés et décontextualisés.

« D'ores et déjà, nous rejetons purement et simplement les griefs retenus à sa charge car dénués de tout fondement. Ils ont été construits sur la base de propos fragmentés et décontextualisés, tenus dans le cadre d'une réunion publique. Ils ne peuvent justifier qu'un citoyen soit arrêté, privé de liberté et de ses droits fondamentaux. Ces griefs préfabriqués, qui ne résistent à aucune vérité, constituent une atteinte à la liberté d'expression et visent à réduire au silence les voix dissidentes », écrit son porte-parole, Nathanaël Onokomba.

L'un de ses avocats, maître Ramazani Shabani, qui avait confirmé l'audition de cet opposant hier, a affirmé que leur client n'est pas en bon état. C'est ce qui a justifié la demande de sa liberté provisoire pour recevoir des soins médicaux appropriés, car sa fuite n'est pas à craindre.

Le transfèrement de Seth Kikuni devant le parquet fait suite aux réactions des acteurs politiques de l'opposition et des activistes de la société civile, qui exigeaient le respect de ses droits fondamentaux, notamment d'être informé des motifs de son arrestation et de pouvoir entrer en contact avec sa famille ou son avocat, en vertu de l'article 18 de la Constitution.

Samyr LUKOMBO