Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a exprimé son indignation sur le « meurtre tragique » d'un élève et les blessures de deux autres personnes, mercredi 11 septembre, dans la chefferie de Bakumu territoire de Nyiragongo dans la province du Nord-Kivu. Cet élève de la 7ème année à l'Institut Mugara, mort sur place, avait essuyé une balle perdue tirée par un élément de la faction Wazalendo en dispute avec son collègue.
L'UNICEF, qui décrie un acte odieux, souligne la nécessité urgente de protéger les enfants et les écoles qui se trouvent dans les zones touchées par les conflits. Pour le docteur Mariame Sylla, représentante adjointe de l'UNICEF en RDC, «les écoles devraient être des havres de paix et non des champs de bataille ».
« Le meurtre d'un enfant et les attaques contre les élections sont des violations graves à l'encontre des enfants en situation de conflit armé. Les écoles devraient être des havres de paix et non des champs de bataille. Nous exigeons l'arrêt immédiat de toutes les attaques contre les écoles et la protection de tous les enfants », a-t-elle dit.
Cette organisation des Nations Unies note la privation à l'éducation à plusieurs milliers d'enfants en raison de la destruction des écoles et leur utilisation à des fins militaires en RDC. Face à cette tragédie, l'UNICEF appelle les parties au conflit à faire en sorte que les responsables des attaques contre les écoles répondent de leurs actes ; de cesser de prendre l'éducation pour cible, notamment en cessant de menacer et d'attaquer les élèves, les enseignants et les écoles.
Par ailleurs, l'UNICEF craint que le meurtre d'enfants et d'enseignants ainsi que des infrastructures éducatives créent une génération d'opportunités perdues, « ce qui entrave le développement du pays ». Rappelant la signature de la RDC, en 2006, de la déclaration sur la sécurité dans les écoles pour promouvoir et protéger le droit à l'éducation dans les situations de conflit armé, l'UNICEF évoque le rapport annuel de l'an du secrétaire général de l'ONU, qui faisait état de plus 400 enfants tués dans les écoles et de plus de 40 établissements scolaires attaqués directement par les parties aux conflits dans l'est du pays.
La mort de ce garçon avait suscité une levée des boucliers des élèves associés à des jeunes de plusieurs villages de la chefferie de Bakumu, qui avaient barricadé la route Goma-Rutshuru avant d’être dispersés par la police qui a usé des gaz lacrymogènes et des tirs de sommation.
Tout en appelant la population au calme, le sous-proved de Nyiragongo, Shukuru Kisuka Babi, a exigé la tenue d'une audience foraine afin de juger le meurtrier.
Samyr LUKOMBO