UDPS: Bizibu et Kabuya taisent leurs divergences grâce à la médiation de Marthe Kasalu

Kabuya et Bizimu font la paix
Kabuya et Bizimu font la paix

C'est peut-être la fin de la crise qui secoue le parti présidentiel, UDPS qui connaît une fronde contre le secrétaire général Augustin Kabuya. Ce dernier, accusé notamment de mégestion et clientélisme avait été désavoué et remplacé même par un autre cadre Déo Bizimu investi par la Convention démocratique du parti (CDP), et s'apprêtait à prendre, de force, le contrôle du QG de l’UDPS ce samedi à Limete. Ce, alors que Augustin Kabuya désavoué avait affiché une résistance et promettait violence.

Ce jeudi, la veuve Tshisekedi, Marthe Kasalu, mère biologique de Félix Tshisekedi, a pesé de tout son poids pour taire les divergences. Les deux hommes, Bizibu à gauche, vêtu d'un costume,  Augustin Kabuya à droite, chemise blanche et pantalon noir, au milieu d'eux est assise, lassée, celle qu'on appelle Maman Marthe, en présence de certains cadres du parti dont le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Clausde Tshilumbayi. 

«Dans chaque famille, il y a toujours des divergences. Celles-ci doivent être traitées en famille. Me référant au conseil qui nous est prodigué par maman et au regard de ce que veut le chef de l'État, ce qui était prévu ce samedi, nos combattants doivent savoir que cela n'aura plus lieu», a dit en premier Déogratias Bizibu, qui dit attendre le retour de Félix Tshisekedi pour d'autres orientations.

Kabuya estime, pour sa part, que l'UDPS doit jouer un rôle qui consiste à donner des propositions de paix pour accompagner le chef de l'État, qui en est l'émanation.

«Ce samedi, qu'aucun combattant ne vienne à la permanence sous prétexte de riposter contre les gens qui avaient promis l'envahir. Dans toute famille il y a toujours des problèmes, mais heureusement nous avons notre autorité de référence qui est le président de la République, à qui nous présentons nos excuses pour tout ce qui venait de se passer», déclare Augustin Kabuya, qui interdit toute forme de message de provocation dans les réseaux sociaux.

Bien avant cette rencontre autour de Marthe Kasalu, l'un des frondeurs de Kabuya, Gecko Beya, avait renoncé à la démarche du camp Bizibu. Devant un échantillon des «parlementaires debouts», ce membre influent de l'UDPS, se référant au cas de Jean-Marc Kabund, a affirmé que le départ d'une personne à la tête du parti présidentiel dépend de Félix Tshisekedi. À l'en croire, comme ce dernier ne s'est pas encore prononcé sur le sort de l'actuel contesté secrétaire général, lui non plus ne peut prendre une autre position.

Le mois de juillet était endiablé au sein du parti de Félix Tshisekedi. L'ex ministre de la santé, Eteni Longondo, avait donné le ton d'une contestation sans précédent de Augustin Kabuya, qu'il accusait de plusieurs griefs, dont le népotisme, le clientélisme, le manque de vision, la gestion solitaire du parti, la dictature et autres. Des dizaines de fédérations à travers le pays avaient signé un document désavouant le successeur de Jean-Marc Kabund. Dans la capitale tout comme dans les provinces, les militants étaient déterminés à faire partir l'élu de Mont-Amba, qui avait fait montre d'une résistance jusque-là.

Félix Tshisekedi qui répondait à la question liée à ce conflit, l'avait expliqué par ce qu'il avait qualifié de vitalité démocratique, d'un choc d'idées devant faire jaillir la lumière. Il avait promis un retour imminent à la paix au sein du parti politique de son feu père.

Samyr LUKOMBO