Le feuilleton tentative d’évasion à la prison centrale de Makala est visiblement loin d'être fini. Des réactions fusent de partout, et l’Eglise du Christ au Congo (ECC) n’est pas en reste. Dans une déclaration, le 4 septembre, l’ECC interpelle les autorités politico-administratives sur la proportion qu’atteignent les crimes et la violation des droits de l’homme en RDC.
« L’ECC est profondément choquée par la proportion qu’atteint le non-respect de la dignité de la vie humaine en RDC. Elle croit fermement que l’Etat congolais a le devoir sacré de protéger la vie des citoyens sans distinction », lit-on dans cette déclaration signée par son président le révérend Dr André-Gédéon Bokudoa-bo-Likabe.
Pour l’ECC, ce drame de Makala dans la nuit du 1er au 2 septembre s’ajoute « aux différents massacres opérés en répétition depuis plus d’une année sans une issue judiciaire claire ».
A l’instar d’autres structures de la société civile ou ONG de droits de l’homme comme la CENCO ou encore la VSV, l’ECC appelle à « l’ouverture des enquêtes sérieuses ». L’Eglise protestante, qui se dit disposée à accompagner les efforts du gouvernement dans la politique de prévention des droits de l'homme en RDC, évoque même des enquêtes qui concerneraient « tous crimes scandaleux qui s'observent sous l’autorité de l’Etat ».
Alors que le gouvernement a expliqué qu’il s’est agi d’une tentative d’évasion ce qui s’est passé à Makala, le ministre de la Justice, quant à lui, n’est pas de cet avis. Tout en promettant ses propres enquêtes, il parle déjà d’un sabotage qui a pour but de cracher sur ses efforts pour désengorger cette maison carcérale. « Toutes les fois où j’ai désengorgé, ils ont envoyé le double. Depuis que j’ai commencé, combien de détenus ont été envoyés ici après le désengorgement ? C’est là où on saura d’où est parti cet acte de sabotage. On va sérieusement sanctionner »
Abischag Ngolomba et Dodo Mbimba, stagiaires Unikin