L'Agence Nationale de Renseignements (ANR) a libéré mercredi en début de soirée Roger Lubambula et Gabriel Musafiri, les deux compagnons de Seth Kikuni arrêtés en même temps que lui le 2 septembre. Cependant, Seth Kikuni, candidat à la présidence en 2018 et 2023, reste en détention sans avoir pu rencontrer sa famille ou ses avocats, malgré les demandes répétées de son épouse.
Selon une déclaration du collectif d’avocats de Seth Kikuni, représenté par Maître Ramazani Shabani, la famille continue de réclamer sa libération immédiate ainsi que le respect de ses droits et libertés fondamentaux.
Le cadre de concertation des forces politiques et sociales a également dénoncé ce qu'il qualifie de "séquestration" de Seth Kikuni. Dans un communiqué parvenu à ACTUALITÉ.CD, le groupe affirme que des agents de l'ANR, accompagnés du Directeur provincial de la ville de Kinshasa, avait fait irruption dans le bureau de Kikuni lundi 2 septembre. Munis d'un ordre de mission, ils auraient sommé Kikuni de les suivre sous prétexte d’un entretien avec l'administrateur général de l'ANR. Après un échange tendu, les agents l'auraient embarqué de force pour le conduire au département de la sécurité intérieure, situé en face de la Primature, dans la commune de la Gombe.
Le cadre de concertation dénonce une tentative d'intimidation de la part du pouvoir en place, qui, selon lui, viole les droits et libertés fondamentaux. Le groupe exige la libération immédiate et sans condition de Seth Kikuni, qu'il décrit comme une action orchestrée visant à museler toute voix dissidente.
En outre, ces partis politiques et mouvements de la société civile mettent en garde contre toute autre action répressive visant les acteurs de l'opposition, les activistes de la société civile et les journalistes. Ils réaffirment leur engagement à mener, en toute légalité, le combat pour la liberté, la justice et la dignité du peuple congolais.
Candidat malheureux à la présidentielle de 2018 et 2023, Seth Kikuni est un opposant déclaré au président Félix Tshisekedi. Lors de la dernière campagne, il s'était aligné derrière Moïse Katumbi, président d'Ensemble pour la République, aux côtés de Delly Sessanga, Matata Ponyo et Franck Diongo. Tôt ce matin, alors que le gouvernement annonçait une tentative d’évasion à la prison centrale de Makala, Seth Kikuni a mis en doute cette version des faits sur son compte X, évoquant plutôt « des massacres de trop qui ressemblent beaucoup plus à une série d'exécutions de citoyens devant bénéficier d'une protection spéciale de l'État ».