La date du 2 août est célébrée en RDC depuis deux ans comme la journée nationale de commémoration du Génocost. C’est une initiative de la plateforme d’actions de jeunes congolais, mise en place pour la reconnaissance du Génocide contre la population congolaise. Le but de la journée est de commémorer le décès de tous ceux qui ont perdu la vie dans la longue histoire de violence au pays.
Geno-cost signifie « le génocide pour des gains économiques ». C’est une combinaison de Génocide et Coût. Le mot a été choisi pour expliquer l’aspect économique du génocide en RDC. La date du 2 août marque le début de la deuxième guerre du Congo, aussi mentionnée comme la guerre mondiale africaine. Ce jour-là en 1998, la rébellion du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) attaquât la ville de Goma avec le soutien du Rwanda et de l’Ouganda. Le début d’un conflit mortel qui n’en finit pas encore.
Quoique la Guerre soit officiellement terminée en 2003, les Congolais continuent d’être tués, enlevés et violés par des milices dans l’Est du Congo. Plus de 6 millions de personnes ont été tuées et des millions de Congolais sont devenus les sujets d’un viol systématique, de mutilationales et d’autres formes de violences.
Lors de la célébration de cette date pour la deuxième fois, le 2 août 2024 dernier, il était question, au cours de différentes activités organisées sur l'ensemble du territoire national, de rendre hommage aux dizaines de millions des morts, victimes des violences sexuelles liées aux conflits utilisés comme arme de guerre ou victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, ainsi qu’aux personnes qui leur ont apporté assistance.
Pour la première ministre Judith Suminwa, la commémoration ou l'institutionnalisation de cette journée est une preuve que les victimes ne seront plus seules comme c'était le cas avant. Sur le plan institutionnel, elle est revenue sur les efforts du gouvernement qui ont conduit à la mise en place de l'écosystème de réparation avec la création des fonds de réparation des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité (FONAREV) et du Fonds Spécial de réparation et d'indemnisation des victimes des actes illicites de l'Ouganda en République Démocratique du Congo (FRIVAO).
Depuis quelques années, le gouvernement congolais s'inscrit dans le travail de mémoire, afin que tous ces morts ne soient plus oubliés. Cette mémorialisation est considérée comme l'un des leviers de la reconstruction de l'État-nation à travers notamment la fabrique identitaire d’un idéal national et d’une conscience historique.