RDC : Comment peut-on accepter que la Zambie nous fasse chanter en fermant régulièrement les frontières à cause de 500 000 tonnes de farine de maïs ?

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Lors d'une conférence de presse conjointe avec Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias, Julien Paluku Kahongya, ministre du Commerce extérieur, a exhorté les opérateurs économiques congolais à s'engager davantage dans le secteur agricole, soulignant le potentiel immense que représente la production de maïs dans le pays.

Paluku a déploré la dépendance actuelle de la RDC vis-à-vis de la Zambie pour les importations de farine de maïs, soulignant que le pays dispose des ressources et des techniques agricoles nécessaires pour satisfaire la demande intérieure. 

"Comment peut-on accepter que la Zambie nous fasse chanter en fermant régulièrement les frontières à cause de 500 000 tonnes de farine de maïs ?", s'est-il interrogé.

Le ministre a expliqué que les méthodes modernes permettent de produire entre 7 et 10 tonnes de maïs par hectare. 

"Si nous cultivons 100 000 hectares avec un rendement de 10 tonnes par hectare, cela nous donnerait 1 million de tonnes de maïs, suffisant pour répondre à la demande annuelle de tout l'espace Katanga et de tout l'espace Kasai", a-t-il déclaré.

Il a encouragé les opérateurs économiques à investir dans l'agriculture, soulignant que la production de maïs pourrait générer des revenus considérables.

 "Une tonne de maïs coûte 400 dollars. Si vous gagnez le marché d'un million de tonnes, cela représente 400 millions de dollars", a-t-il précisé.

Julien Paluku a également appelé les entrepreneurs à soumettre des mémorandums identifiant les obstacles qui les empêchent d'investir dans l'agriculture, qu'il s'agisse de taxes ou de tracasseries administratives. Il s'est engagé à porter ces préoccupations au sein du gouvernement afin de lever ces obstacles et de favoriser le développement du secteur agricole.

Le ministre a conclu en affirmant que l'État ne devrait pas chercher à gagner sur la taxation excessive du secteur agricole, mais plutôt à créer des emplois. "Un hectare cultivé donne trois emplois. Si nous arrivons un jour à cultiver 80 millions d'hectares, cela créerait 240 millions d'emplois, dépassant largement la population congolaise", a-t-il ajouté.

Le gouvernement congolais, selon Paluku, revient aux fondamentaux en reconnaissant l'agriculture comme la base de la relance économique de la République démocratique du Congo.