Mpox “urgence sanitaire publique”: en RDC, le gouvernement rassure et joue la carte d'apaisement

Visuel de vaccin fait par Africa CDC
Visuel de vaccin fait par Africa CDC

Alors que la variole de singe a été déclarée "une urgence de santé publique internationale" et en même temps "une urgence de santé publique sur le continent" par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Centre Africain pour la surveillance et la prévention des maladies (CDC Africa) au regard de la flambée des cas, le gouvernement de la République Démocratique du Congo tient à apaiser l'opinion nationale qui semble inquiète. 

"C'est vrai que l'OMS a déclaré une épidémie de portée internationale tout simplement à cause du nombre de pays qui ont été touchés premièrement, deuxièmement à cause du nombre de cas qui a augmenté récemment" a indiqué le ministre de la santé, Roger Kamba lors d’un briefing de presse jeudi avant d’expliquer:

"Africa CDC a effectivement déclaré aussi une urgence de portée continentale, Africa CDC l'a fait parce qu'on est arrivé à 17 pays qui sont touchés. Dès lors qu'on voit que le virus commence à se propager au niveau de l'Afrique, en ce moment là on a intérêt effectivement à alerter tout le monde pour que cette épidémie ne devienne pas incontrôlable. La transmission sexuelle est assez dangereuse dans la mesure où on ne voit pas beaucoup les symptômes. Donc il faut que les gens se réveillent et comprennent que les mesures de précaution à prendre doivent être maintenant répandues pour que les gens ne se trompent pas et qu'ils aient pas des rapports non protégés ou des rapports avec des personnes qu'on ne connaît pas dans la mesure où les risques de transmission est grande dans ces conditions là", a-t-il ajouté. 

Le gouvernement appelle à une mobilisation générale afin d'arrêter la propagation de Monkeypox.

"Il faut que tout le monde soit mobilisé et c'est pour cela qu’on dit c'est une déclaration de portée continentale pour Africa CDC, de portée internationale pour l'OMS pour que tout le monde se mobilise. Cette maladie évolue chez nous sous forme endémique, c'est-à-dire par spot depuis très longtemps mais on voyait bien que tant que ça ne touche pas certains pays et bien il n'y a pas des réactions. Et donc là c'est pour dire à tous les pays, n'attendez pas qu'une maladie se généralise pour que vous puissiez réagir".

En effet, les chiffres sont alarmants sur le continent : 17 541 cas de Mpox dont 517 décès ont été reportés dans 13 pays africains en 2024 à savoir, Afrique du Sud, Kenya, Rwanda, Ouganda, RDC, Burundi, RCA, Congo Brazzaville, Cameroun, Nigéria, Ghana, Côte d’Ivoire, Libéria. Ceci représente un accroissement de 160% comparativement à l’année 2024. La RDC est le pays qui a le plus de cas rapportés à ce jour avec 96% des cas et 97% des décès. À ce jour, 15.664 cas potentiels et 548 décès ont été rapportés, principalement dans les provinces de l’Equateur, Sud-Kivu, Sud-Ubangi, Sankuru, Tshuapa, Mongala et Tshopo. Dans sa stratégie, le gouvernement via le ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale veut s’appuyer sur la sensibilisation de la population, la prévention et le traitement, pour vaincre l’épidémie de Monkeypox (Mpox).

Clément MUAMBA