Après la condamnation du Bâtonnier du Kwango, Laurent Kalengi, à 2 ans de prison dans le procès de l'attaque contre la résidence de Joseph Kabila, où il a été reconnu coupable de destruction méchante, des voix s'élèvent dans la province du Kwango pour exiger sa libération.
Les habitants de Kenge, chef-lieu de la province, qui ont manifesté samedi 10 août, dénoncent une décision injuste visant à écarter leur ressortissant de la sphère judiciaire nationale. Ils estiment qu'il est anormal qu'un avocat puis"se détruire l'immeuble d'un client pour lequel il a gagné le procès. Les manifestants rejettent le verdict et exigent sa libération sans condition.
« La peine qui lui a été infligée est injuste, car cet avocat, de par sa profession, ne pouvait pas détruire l'immeuble de ses clients pour lesquels il a remporté, avec brio, le procès. Les forces vives du Kwango rejettent ce verdict et exigent la libération sans condition du Bâtonnier Laurent Kalengi », ont-ils déclaré.
Les manifestants ont sollicité l'implication du Président de la République pour déjouer ce qu'ils qualifient de "cabale montée de toutes pièces". Ils sollicitent également l'implication du Ministre de la Justice, Constant Mutamba, pour assurer un suivi rigoureux de ce dossier.
« À Son Excellence, Monsieur le Ministre de la Justice, nous demandons une implication personnelle dans le suivi de ce dossier, qui s'apparente à un hold-up judiciaire visant à nuire et écarter le bâtonnier Laurent Kalengi de la sphère des cours et tribunaux, en raison de sa brillance », ont-ils poursuivi.
La manifestation a vu la présence de quelques députés provinciaux et des conseillers communaux. Pour rappel, le Bâtonnier Laurent Kalengi a été condamné à 2 ans de prison et au paiement d'une amende d'un million de francs congolais.
Le bâtonnier Kalengi était l’avocat de la société Blue Développement, qui avait obtenu une décision judiciaire ordonnant le déguerpissement de son adversaire Kabamba Mulumba Étienne. Une décision qui n’a pas été véritablement exécutée, malgré la présence d’une huissière de justice, des éléments de la police et d'une main d’œuvre. Des membres de la structure Force du Progrès, un groupe de gangs affilié à l’UDPS, se seraient invités pour entraver l’exécution de la décision.
La confrontation a provoqué des altercations entre plusieurs parties sur place et les forces de l’ordre, entraînant un pillage de masse dans certains appartements de l’immeuble, des bagarres, et une autre altercation à la résidence de l’ancien président de la République, Joseph Kabila.
Selon le procureur de la République, le bâtonnier ferait partie des personnes qui ont été déguerpies et qui cherchaient à être réinstallées. Il habitait le sixième étage dudit immeuble, d'où il a été expulsé avec sa famille.
Jonathan Mesa à Bandundu