Intervenant lors de la huitième réunion du Conseil des ministres tenue vendredi 9 août 2024, la ministre d'État, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de la Francophonie, Thérèse Kayikwamba Wagner, a fait le point sur les candidatures de la République Démocratique du Congo au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies ainsi qu'au Conseil de sécurité des Nations Unies.
Elle a rappelé que l'élection pour le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies se tiendra en octobre 2024 à New York, tandis que le vote pour le Conseil de sécurité de l'ONU pour la période 2026-2027 aura lieu en juin 2025, également à New York. Ces échéances, a-t-elle souligné, représentent une opportunité à saisir pour la diplomatie congolaise.
La cheffe de la diplomatie congolaise a indiqué que ces deux candidatures ont été soutenues par l'Union Africaine lors de la 4ᵉ session ordinaire du Conseil exécutif tenue les 14 et 15 février 2024 à Addis-Abeba. Elle a détaillé le plan stratégique de campagne, les activités clés incluant le lancement officiel, les tournées internationales ainsi que les engagements diplomatiques jusqu'à la tenue des élections.
Elle a sollicité la mise en place d'une Task Force chargée de la stratégie de plaidoyer et de lobbying auprès des autres États membres des Nations Unies. « La réussite de ce processus doit être un impératif pour le gouvernement de la République, au regard des attentes et des résultats qui consistent à retrouver une place de choix au sein des instances décisionnelles internationales à travers ces deux candidatures », a-t-elle expliqué dans le compte rendu de la réunion du vendredi 9 août 2024, présenté par le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.
Au début de cette année, la République Démocratique du Congo avait déjà sollicité le soutien de ses partenaires internationaux et africains pour sa candidature en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies et membre du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies. Le Président Félix Tshisekedi a exprimé cette demande le mardi 30 janvier 2024 au Palais de la Nation, lors de la cérémonie traditionnelle d'échange de vœux avec les diplomates accrédités en République Démocratique du Congo. Cette démarche, selon Félix Tshisekedi, découle de l'engagement de son pays, la République Démocratique du Congo, à servir la Communauté des Nations de manière adéquate.
Cette position exprimée par Félix Tshisekedi n'est pas nouvelle. Déjà dans son discours à la 78ᵉ Assemblée générale des Nations Unies en décembre 2023, le Président de la République Démocratique du Congo avait souligné la nécessité d'élargir le Conseil de sécurité de l'ONU en y intégrant deux représentants africains en tant que membres permanents. Cette proposition vise à instaurer un équilibre géographique plus équitable au sein de cet organe décisionnel crucial.
La RDC, qui a elle-même été le théâtre de conflits internes dévastateurs pendant des décennies, comprend l'importance d'une représentation plus juste au sein du Conseil de sécurité. Félix Tshisekedi a insisté sur la pertinence et la nécessité de réformer l'ONU, vieille de 78 ans, pour la rendre plus inclusive dans sa composition et dans le processus de prise de décision, en particulier en ce qui concerne les questions africaines.
L'initiative de Félix Tshisekedi en faveur de l'élargissement du Conseil de sécurité en vue d'une meilleure représentation africaine reflète les préoccupations majeures du continent en matière de gouvernance mondiale. L'ONU, fondée en 1945, compte aujourd'hui 193 États membres et joue un rôle central dans la diplomatie mondiale en fournissant un forum pour la résolution des conflits et la coopération internationale.
La proposition du Président Tshisekedi vise à renforcer le rôle de l'ONU en tant que garant de la paix et de la sécurité mondiales, en assurant une représentation équitable des différentes régions du monde au sein du Conseil de sécurité.
Clément MUAMBA