Le tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe, siégeant en matière de flagrance à l’inspection provinciale de la Police, a clôturé ce mercredi l'instruction de l'affaire concernant l'attaque de la résidence de l'ancien président Joseph Kabila et le déguerpissement forcé à l'immeuble Kamul Inter. L'audience a été marquée par les déclarations du Commandant Delphin Kingombe, dépêché sur les lieux pour encadrer l'opération de déguerpissement.
Le Commandant Kingombe, à la tête de l'équipe de la Légion Nationale d'Intervention (LNI) chargée d'assister l'huissier de justice, a été entendu comme renseignant. Il a répondu aux questions du tribunal, du ministère public et des avocats des différentes parties. Le Commandant a décrit les événements du jour, affirmant que l'opération de déguerpissement se déroulait initialement sans encombre. "Nous avons rencontré l'huissier de justice et son équipe de manutentionnaires sur place, et les biens ont commencé à être évacués sans incident pendant environ 15 minutes", a-t-il déclaré.
Cependant, la situation a rapidement dégénéré lorsqu'un autre groupe, dirigé par un officier de police de rang supérieur, est intervenu pour interrompre l'opération. "Nous avons été priés d'arrêter les opérations, et j'ai donc quitté les lieux avec l'huissier de justice", a ajouté le Commandant Kingombe, précisant que le chaos s'installait déjà au moment de leur départ.
Soixante-cinq personnes sont poursuivies dans cette affaire, accusées d'actes de violence, de tentative de déguerpissement forcé et d'attaque contre la résidence de Joseph Kabila. Les charges retenues contre elles incluent l'association de malfaiteurs, le vol, la destruction de biens, et la tentative de meurtre. La majorité des accusés se revendiquent comme membres de la "Force du progrès", un groupe affilié au parti politique UDPS.
Le tribunal, estimant avoir recueilli suffisamment d'éléments, a décidé de clore l'instruction. Les plaidoiries débuteront ce jeudi, avec la parole d'abord donnée aux parties civiles.
Emmanuel Kuzamba