La suite de l’affaire des combattants du mouvement Force du progrès se déroule ce mercredi 7 août 2024. L’audience foraine se tient au commissariat provincial de la police de la ville de Kinshasa. Le procès est à l’étape de l’instruction, la phase à laquelle le tribunal recherche les éléments à charge et à décharge des prévenus. À ce stade, une quarantaine d’entre eux a déjà comparu sur les 65 en détention, sans compter les 11 mineurs qui seront transférés auprès du juge pour enfants.
Au vu de la gravité des faits, la défense a sollicité la comparution du commandant de la Légion Nationale d’Intervention qui avait envoyé des éléments de la police le jour de la commission des infractions, le 31 juillet.
Répondant aux questions, le général Magnat Tshiany a apporté des éclaircissements sur les actes posés par ses agents, reprochés de graves violations de la loi lors des arrestations des combattants de Force du progrès.
Le commandant de la LNI a indiqué qu’il avait reçu des réquisitions et des actes de plusieurs autorités judiciaires lui demandant de prêter main forte à un huissier de justice qui exécutait une décision judiciaire ayant ordonné le déguerpissement des occupants de l’immeuble se trouvant sur avenue Uvira, dans la commune de la Gombe.
D’après ses déclarations, la procédure a été entravée par plusieurs autres officiers venus sur ordre d’une autre autorité de la police. Ce qui a poussé son unité à se désengager tout en retirant l’huissier de justice, qui devrait être protégé aux termes de la mission.
La défense a également sollicité au tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe, siégeant en matière de flagrance, de faire comparaître également l'huissier de justice qui exécutait la décision de déguerpissement de M. Kabamba Mulumba Etienne, et aussi la comparution du commandant qui exécutait la décision du commissaire divisionnaire adjoint Tshiany avec les policiers sur le terrain.
Aussi, était-il question à l’audience de mardi de la projection des images attribuées par le ministère public aux prévenus combattants de l’UDPS. Le procureur a projeté des vidéos et photos captées à l’aide des caméras cachées et des téléphones. On aperçoit des bagarres entre deux factions de Force du progrès et des pillages des biens dans des appartements de l’immeuble Kamul Inter et/ou la société Blue Developpement.
« Nous sommes très contents de ces images parce que nous ne voyons rien d'infractions commises par nos clients et nous allons encore nous atteler davantage sur ces images. On ne peut pas amener des images floues qui n’identifient pas nos clients et venir leur dire qu’ils ont vraiment fait ça. En matière pénale, la preuve doit être assise sur la légalité », a réagi Sylvain Mutombo, un des avocats de la défense.
Le réquisitoire peut intervenir ce mercredi et la sentence ce jeudi. Les faits infractionels leur reprochés sont association des malfaiteurs, vol à l'aide de violence, destruction méchante, tentative de meurtre, incitation des enfants à la criminalité et rébellion. Des infractions punissables des lourdes peines allant jusqu’à la peine capitale.
Kuzamba Mbuangu