Conflits coutumiers au Kwilu: le gouverneur intérimaire dénonce les manœuvres des députés pour des fins politiques

Photo d'illustration
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Les conflits coutumiers persistent dans la province du Kwilu, et sont source d'insécurité, particulièrement au territoire de Bulungu. Le gouverneur intérimaire qui le révèle, précise que c'est chaque jour qu'il reçoit des rapports des services de sécurité annonçant la course au pouvoir entre les individus qui se disputent le pouvoir coutumier. 

Lors de la journée d'évaluation de la situation sécuritaire samedi 03 août 2024, à l'occasion d'une année des fonctions de la commissaire divisionnaire adjoint de la police du Kwilu, le gouverneur intérimaire Félicien Kiway a pointé du doigt les acteurs politiques qui seraient à la manœuvre pour opposer les uns aux autres autour du pouvoir coutumier. La situation, dit-il, se constate dans les groupements. Chacun des élus manœuvre pour obtenir la reconnaissance de son partisan à la tête du groupement. 

"L'insécurité, en dehors de Bandundu-ville, est devenue l'œuvre des politiciens. Des gens qui veulent récupérer leurs coins, et qu'en dehors d'eux, on ne peut rien faire. C'est ce qui fait que les territoires de Bulungu soit le premier dans les conflits coutumiers où chaque jour, une semaine après, vous aurez un rapport qu'on a tué en brousse à cause du pouvoir coutumier soutenu par les élus et les politiciens", a dénoncé Félicien Kiway, gouverneur intérimaire du Kwilu. 

Et de poursuivre:

" Ce n'est pas un groupement qui doit faire élire un député, il n'a pas de pouvoir sur les voix à jeter dans les urnes. C'est la population liée à votre façon de faire dans votre juridiction électorale... Si vous, députés, allez au niveau du gouvernement central, demandez qu'on puisse installer un groupement, alors que le gouvernement central ne connaît pas le vrai chef de groupement. Et comment le pouvoir se transfère. On impose à un gouverneur de signer le document pour installer quelqu'un que lui-même ne connaît pas. C'est là que nous créons l'insécurité ".

Ces conflits coutumiers affectent particulièrement les territoires de Bulungu, de Gungu, Bagata et Idiofa. La commission de règlement des conflits coutumiers mise en place en 2019 est non fonctionnelle suite au manque des moyens financiers. 

Jonathan Mesa, à Bandundu