L'affaire qui oppose le ministère public contre l'ancien président de la CENI et leader du mouvement politico-militaire Alliance Fleuve Congo (AFC), Corneille Nangaa et Consorts va se poursuivre ce mardi 30 juillet 2024 devant la Cour Militaire de Kinshasa/Gombe. Il sera question des plaidoiries des avocats de la défense après les réquisitoires du ministère public qui a requis la peine de mort contre Corneille Nangaa et Consorts pour "crimes de guerre".
Me Clément Muza, avocat de la défense et plus précisément du prévenu Samafu, dit attendre de la Cour Militaire une justice "équitable" au regard de la gravité des réquisitoires du ministère public. Pour cet avocat, certaines préventions sont " imaginaires" à l'endroit de certains prévenus.
"Notre rôle c'est de défendre les prévenus, ce que nous attendons de la Cour c'est une justice équitable, c'est une justice juste parce qu’à partir du moment où il y a la peine capitale qui plane sur la tête des prévenus, je pense que la vie d'un individu étant sacré nous allons nous battre. Nous avons sollicité une remise courte de 5 jours pour bien préparer la défense malheureusement la Cour ne nous a pas suivi, qu'à cela ne tienne, nous allons présenter les moyens de défense", a dit devant la presse Clément Muza, à l'issue de l'audience tenue lundi.
Et de poursuivre :
"Pour certains prévenus je ne cesserai de le dire les dossiers restent vides, tous nous avons suivi la lecture des procès verbaux. Je pense que bien que l'État Congolais a eu des moyens et suffisamment de temps pour ça mais vous allez vous rendre compte que les dossiers restent vides pour certains. Nous allons nous battre pour prouver, pour défendre nos prévenus et à partir du moment où le ministère public lui-même n'apporte rien comme preuves pour certains prévenus, je pense que certaines préventions sont imaginaires".
En date du 24 juillet 2024, la Cour militaire de Kinshasa/Gombe avait ouvert le procès public contre le chef du mouvement politico-militaire Alliance Fleuve Congo (AFC), Corneille Nangaa. Vingt-quatre autres prévenus sont aussi poursuivis pour rébellion contre la République. Cinq prévenus ont comparu, alors que les autres sont "en fuite".
Lors de l'audience du lundi 29 juillet 2024, Vianney Kazarama, autrefois la voix du mouvement rebelle en 2012, a été ajouté à la liste des prévenus. Des photos de lui ont récemment circulé dans les zones occupées par les rebelles du M23, et selon plusieurs sources, il s'était retiré au Rwanda. Kazarama, qui était présenté avec le grade de lieutenant-colonel, est désormais poursuivi comme les 25 autres accusés.
L'ancien président de la Commission Électorale Nationale Indépendante Corneille Nangaa et ses co-accusés sont poursuivis pour les griefs tels que crime de guerre, participation à un groupe criminel et enfin la trahison. Il leur est reproché d’avoir créé un groupe armé, qui combat l'armée régulière aux côtés de l'armée rwandaise. Les 21 prévenus qui ne sont pas sur place sont jugés "par défaut" (contumace).
Clément MUAMBA