La Cour militaire de Kinshasa/Gombe a rejeté ce lundi la demande de liberté provisoire introduite par les avocats de Nangaa Baseane Putters, l’un des 26 accusés dans l’affaire Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et dirigeant du mouvement politico-militaire Alliance Fleuve Congo (AFC). Les prévenus sont accusés de crimes de guerre, participation à un mouvement insurrectionnel et trahison.
L’un des avocats de Nangaa Baseane Putters a fait valoir que son client a été arrêté de manière arbitraire parce qu’il porte le même nom qu’un des prévenus en fuite et qu’il a été appréhendé dans une concession appartenant à ce prévenu. « Nous pensons que l’infraction étant individuelle, Nangaa ne pouvait pas croupir dans les geôles de l’ex-Demiap au-delà de six mois alors qu’il est étranger aux faits reprochés aux autres prévenus. Nous demandons qu’il soit mis en liberté provisoire. Il est prêt à se soumettre à toutes les conditions que la loi lui imposerait. Il va rester dans la commune de Kinshasa pendant tout le temps du procès. Sa fuite n’est pas à craindre, » a-t-il argumenté.
L’auditeur militaire a répliqué en affirmant : « Il va connaître son sort bientôt. Il faut laisser la cour vider l’affaire. C’est un dilatoire. Il faut le maintenir en détention. »
Finalement, la cour a rejeté la demande de liberté provisoire. À l’audience du jeudi 25 juillet 2024, Nangaa Baseane Putters a nié toutes les accusations portées contre lui, affirmant qu'il n'est pas membre de l'AFC et qu'il n'a jamais été en contact avec les autres accusés. « Je ne suis pas membre de l’AFC. Je ne sais rien de tout cela. Je n’ai jamais été en contact avec Eric Nkuba et les autres qui ont été cités ici. Corneille Nangaa est le fils de mon grand-frère. Tous les autres que je vois ici, je les ai vus pour la première fois lors de notre transfert à l’auditorat militaire, » a-t-il déclaré devant la Cour.
Nangaa Baseane Putters a été arrêté le 16 janvier 2024 et a passé six mois dans un cachot des renseignements militaires. Ses avocats ont soutenu que leur client a été arrêté uniquement parce qu'il porte le nom de Nangaa.
Clément Muamba