La Cour Militaire de Kinshasa/Gombe a repris ce jeudi l'examen de l'affaire Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et dirigeant politique du mouvement politico-militaire Alliance Fleuve Congo (AFC), ainsi que 24 autres prévenus poursuivis pour crimes de guerre, participation à un mouvement insurrectionnel et trahison.
Accusé de trahison et de participation à un mouvement insurrectionnel, Nkangya Nyamacho Microbe, a reconnu devant la Cour son appartenance à l'AFC. Il a expliqué qu'il est devenu membre de l'AFC lors d'une réunion à Kigali, où l'objectif était de recruter des représentants des groupes armés de diverses communautés, au-delà de la communauté tutsie.
« L’AFC voulait avoir des représentants des groupes armés de plusieurs groupes communautaires, notamment les Bafuliro, les Babembe et les Banyindu. La réunion de Kigali avait pour mission de recruter au-delà de la communauté tutsie », a-t-il déclaré.
Nyamacho a détaillé la mission qui lui avait été confiée : « On nous a demandé de rentrer dans nos communautés pour ramener l’adhésion des groupes armés de nos communautés. C’était la première fois pour moi de voir Corneille Nangaa. Il y avait également un délégué rwandais du nom de Firmin. »
Il a souligné son engagement envers l'AFC en affirmant : « Je ne peux nier : je suis membre de l’AFC. Je ne peux le nier. Nangaa nous a dit qu’à Kinshasa, même ceux qui parlent le swahili sont traités de Rwandais et sont discriminés. C’est comme ça que j’ai adhéré à ce mouvement. Je suis content d’être devant vous pour vous dire que nous, l’AFC, nous voulons le bien de ce pays. »
Identifié comme notable de Fizi, Nyamacho a également accusé le gouvernement de mener une politique discriminatoire. Il a affirmé avoir rencontré Corneille Nangaa à deux reprises à Kigali.
Clément Muamba