Un deuxième procès en pleine guerre se tient depuis jeudi 4 juillet dernier à Lubero-centre (Nord-Kivu), à près de 70 km de la ligne de front. 23 militaires sont poursuivis pour plusieurs faits infractionnels, notamment lâcheté ou fuite devant l'ennemi, dissipation des munitions de guerre, pillages, meurtres et tentatives de meurtres. Le verdict est attendu ce vendredi.
Ce procès se tient dans la cour de la commune rurale de Lubero, chef-lieu du territoire portant le même nom. L'audience se tient sous un hangar couvert de tôle. Ce vendredi, 23 militaires sont à la barre. D'un air abattu, ils attendent leur sort dans ce feuilleton dont l'instruction a débuté jeudi. Le parquet militaire les accuse d'avoir été lâches devant les rebelles du M23 qui progressent dans le sud de Lubero. Dans leurs fuites, d'autres sont accusés d'avoir pillé des biens des paisibles populations. Mais ce n'est pas tout. D'autres encore sont accusés, les uns d'avoir dissipé des munitions de guerre, les autres d'avoir commis des meurtres et une tentative des meurtres.
Les plaidoiries et le verdict sont attendus ce vendredi pour ce procès en flagrance visant à décourager, en ce temps de guerre, les militaires fuyards, pilleurs et indisciplinés. C'est pour cette raison que ce procès exemplaire se tient derrière la ligne de front, au plus près des habitants qui vivent les bavures et indiscipline des militaires censés les protéger.
Ce procès se tient au lendemain d'un autre tenu mercredi à Alimbongo, sur la ligne de front, au terme duquel 27 militaires ont été condamnés à des peines allant de 10 ans à la peine de mort pour les mêmes faits infractionnels.
Claude Sengenya, envoyé spécial à Lubero