Reconnu réfugié par la Belgique, Franck Diongo dépose une plainte pour “torture et empoisonnement” contre le général Christian Ndaywel

Franck Diongo lors des consultations au Palais du peuple/Ph ACTUALITE.CD

L’opposant Franck Diongo a animé, ce mardi 18 juin à Bruxelles (Belgique), une conférence de presse aux côtés de son avocat, Alexis Deswaef. Le président du Mouvement lumumbiste progressif (MLP), qui se considère "victime de planification d'une mort politique" a annoncé l’obtention de son asile politique en Belgique “sur base de la convention de Genève”.  

“ Si Monsieur Diongo a été reconnu réfugié par la Belgique, c’est parce qu’il a démontré de manière assez simple et directe qu’en cas de son retour en RDC, sa sécurité, sa liberté, voire sa vie était en danger. C’est bien ça les critères d’analyse du commissaire général aux réfugiés en Belgique pour reconnaître le statut des réfugiés à une personne qui fuit son pays ”, a expliqué, lors de cette conférence de presse, maître Alexis Deswaef. 

Dans la foulée de cette annonce, une plainte a été déposée auprès des autorités judiciaires belges, laquelle vise directement le général Christian Ndaywel, directeur général des renseignements militaires, ex-Demiap, au regard de sa nationalité belge, insiste l’avocat. 

“ Il se fait que la Belgique peut, sur base des lois de compétence universelle, dans certains cas, poursuivre des personnes qui commettent des crimes à l’étranger. C’est clairement le cas avec le général-major Christian Ndaywel ”, indique M. Deswaef. 

Arrêté le  20 juin 2023 pendant qu’il retournait à son domicile et après avoir pris part au deuil de Dr Kabamba, une “figure historique” de l’Union pour la démocratie et le procès social (UDPS),  le candidat à l’élection de 2023, qui a finalement désisté pour Moïse Katumbi, a été conduit à la Police avant d'être transféré aux renseignements militaires. 

Dans les locaux de l’ex-Demiap, Franck Diongo a subi des “tortures innommables”, selon l’avocat, qui confirme que “ces tortures ont été énumérées dans la plainte déposée". Il fustige également le fait que son client a été détenu au secret dans l’ex-Demiap pendant 20 jours. 

“ La dérive autoritaire du président Tshisekedi et de son entourage qu’on a connu en amont des élections s’est petit à petit transformée en brutalité dictatoriale qui vise directement et de manière non dissimulée les opposants dont on veut se débarrasser, qu’ils sont opposants politiques ou défenseurs des droits humains ”, ajoute l’avocat.

Au cours de cette conférence de presse, Franck Diongo s’est montré très critique vis-à-vis du régime de Félix Tshisekedi avec à la clé les dernières élections du 20 décembre ou encore la situation sécuritaire au pays.

Japhet Toko